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"Il m'a demandé d'envoyer des photos nues": Caroline se fait arnaquer par un faux Leonardo DiCaprio, elle lui envoie toutes ses économies

Caroline a été victime d'une arnaque où un escroc s'est fait passer pour Leonardo DiCaprio, exploitant ses émotions et sa confiance pour lui soutirer de l'argent. Il lui promettait un travail aux États-Unis et un futur avec l'acteur. Elle lui a versé plusieurs milliers d'euros en cartes-cadeaux.

Caroline, qui travaillait alors à Rotterdam au nettoyage des rues avec une machine aspirant mégots et déchets, n'était pas une fan inconditionnelle de l'acteur. Cependant, elle était impressionnée par son engagement environnemental à travers la Leonardo DiCaprio Foundation. C'est dans ce contexte que le faux DiCaprio l'a contactée, la complimentant sur son travail. "Le plus beau travail que j'aie jamais fait !", se souvient Caroline à propos de son emploi, à nos confrères d'HLN.

S'en est suivi un échange quotidien de messages, où l'imposteur se montrait extrêmement intéressé par la vie de Caroline, posant des questions sur ses origines, ses repas, des questions typiques, selon elle, des conversations au Nigeria, une observation qu'elle n'a faite qu'après avoir compris l'arnaque.

Rapidement, les discussions sont devenues plus intimes. Le faux DiCaprio s'est confié sur une relation violente qu'il prétendait vivre avec sa compagne de l'époque, Camila Morrone. Caroline, ayant elle-même vécu une relation similaire, s'est sentie une connexion avec cet homme virtuel. Il lui racontait des histoires de violence et de manipulation financière, et bien que Caroline ne crût pas tout aveuglément, il avait toujours une explication plausible à tout.

Premiers signaux d'alarme

Pendant longtemps, Caroline a gardé cette "relation secrète" de son entourage, à la demande de son interlocuteur virtuel. Cependant, lorsque son compte bancaire s'est vidé et que le faux DiCaprio a commencé à évoquer sa carte de crédit, la vérité a éclaté. Les réactions de ses proches ont été vives : "'Tu es folle !' 'Débile', 'Comment peux-tu être aussi stupide', 'Idiote'. Ce sentiment... on ne peut pas le gérer sur le moment", raconte Caroline à propos des réactions de son entourage. Elle a cherché l'aide d'un psychologue, qui l'a rassurée en lui expliquant qu'elle n'était pas la seule à être victime de telles arnaques.

Tu travailles trop dur

Le faux acteur s'est montré attentionné et préoccupé par le bien-être de Caroline, lui disant de ne pas trop travailler et de penser à elle – une tactique appelée "love bombing". "Leonardo disait : tu travailles trop dur. Fais attention à ne pas avoir trop de stress. Pense à toi", se souvient-elle. Il insistait également pour qu'elle soit toujours disponible pour lui, l'isolant progressivement de son entourage.

Les communications se faisaient principalement par messages via Google Hangouts, les appels vidéo étant toujours impossibles à cause d'un emploi du temps surchargé ou d'une connexion internet capricieuse de la part de son prétendu compagnon. "Au fond de moi, je savais que quelque chose n'allait pas... En même temps, je pensais : je veux être là pour lui, l'aider", confie Caroline.

L'appât financier

L'escroc a ensuite mis en place un stratagème financier, évoquant deux jeunes patients atteints de cancer dans un orphelinat au Nigeria. "Leonardo avait trouvé deux petits patients atteints de cancer dans un orphelinat au Nigeria. Cela m'a beaucoup touchée. Il a demandé si je pouvais aider avec des médicaments et de la nourriture", se souvient Caroline. Elle a accepté en envoyant de l'argent pour des médicaments et de la nourriture.

Lorsqu'elle s'est rendue dans un bureau de change, l'employée l'a mise en garde contre les transactions vers le Nigeria, la plaçant sur une liste noire. Caroline n'a pas donné suite à ce moment-là.

Travailler dans la fondation de Di Caprio en Amérique, prise en charge par un jet privé

Cependant, le faux DiCaprio a insisté, suggérant l'achat de cartes cadeaux à la place, dont il demandait des photos pour pouvoir utiliser les codes en ligne pour des achats ou pour les échanger contre des bitcoins. "Ça marche comme ça : tu achètes des cartes et tu en prends des photos. Ils peuvent alors entrer les numéros de carte et commander des choses, sur Bol ou Amazon ou quelque chose comme ça. Ou ils les échangent contre des bitcoins", explique Caroline.

C'est ainsi que les 5.000 euros d'économies de Caroline se sont volatilisés. L'escroc la maintenait en haleine avec des promesses d'un travail au sein de sa fondation aux États-Unis, un voyage en jet privé nécessitant un "passeport spécial" qui serait organisé par une certaine "Sharon", une prétendue assistante qui s'est avérée être une femme noire du Nigeria avec un enfant, découverte par Caroline lors d'une recherche en ligne. "Je pouvais venir travailler dans sa fondation, en Amérique. Je serais prise en charge par un jet privé, mais j'avais besoin d'un passeport spécial pour cela", se souvient-elle.

Photos nues

Caroline a découvert que toutes ses informations personnelles, y compris ses coordonnées bancaires et des photos d'identité, étaient en vente sur le "dark web". L'escroc avait même réussi à lui soutirer deux photos d'elle nue, qu'il a ensuite utilisées pour la menacer de les envoyer à son frère et à deux amis dont elle avait imprudemment partagé les coordonnées. "Quand c'était l'anniversaire de Leonardo, il m'a demandé d'envoyer deux photos de moi nue. Je l'ai fait. Oui, c'était stupide", regrette Caroline.

Vieille femme ridée sans valeur

Lorsque l'imposteur a compris que son stratagème était découvert, son masque est tombé, révélant une personne insultante et méprisante. "Alors il s'est mis en colère. J'étais une vieille femme ridée, sans valeur, mauvaise...", se souvient Caroline. Elle espère que son histoire servira d'avertissement à d'autres. Selon Tanya Wijngaarde de Fraudehelpdesk.nl, ces "arnaques aux célébrités" sont en augmentation, mais de nombreuses victimes, submergées par la honte, n'osent pas porter plainte.

La police insiste sur l'importance de signaler ces arnaques. Lors de son premier signalement, l'agente avait immédiatement identifié la supercherie en remarquant que la coche bleue de vérification sur le profil Instagram n'était pas authentique.

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