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Plus d'un travailleur belge sur deux a été absent au moins une fois l'an dernier pour cause de maladie ; un sur six s'est même fait porter pâle au moins trois fois. C'est ce que révèle une nouvelle étude qui confirme que l'absentéisme au travail atteint désormais un niveau record. Certains employeurs ne savent plus comment s'y prendre pour y remédier.
C'est un casse-tête quotidien dans cette entreprise de titre-service, la gestion du planning. "La semaine prochaine, il faut qu'on trouve au moins un minimum de 20 à 30 remplacements pour satisfaire les clients", confie la responsable d'une société de de titres-services.
Sur les 3.500 employés, 750 sont sous certificat médical, plus de 20% des effectifs. "Une travailleuse qui est absente pour maladie, on doit gérer son planning et proposer des remplacements chez les clients, explique Nathalie Garcia, directrice du Home clean service. Donc, c'est un travail d'organisation de planning. Et puis derrière ça, le coût est aussi non négligeable".
"Ça peut être nocif"
En 2024, plus d'un travailleur sur deux s'est fait porter pâle au moins une fois, un sur six plus de trois fois. Il s'agit d'un niveau record. "Ça peut être le management, souligne Christine Nauwelaers, consultante en ressources humaines chez Securex. Quelqu'un qui a un mauvais manager, qui est contrôlant et pas motivant, ça peut être nocif. Maintenant, on sait qu'il y a aussi un mal-être général dans la société. Les gens sont inquiets, il y a des problèmes financiers dans les organisations".
Cet entrepreneur a mis fin aux contrats fixes
Cet absentéisme, c'en est trop pour Damien Baert, entrepreneur à la tête de deux établissements. Il y a quatre ans, il prend la décision de changer radicalement d'organisation. Fini les contrats fixes, place à une quinzaine d'intérimaires : "J'étais vraiment arrivé dans une situation où j'avais l'impression que c'est moi qui travaillais pour mes employés. Par rapport au fait que je devais correspondre à toutes leurs attentes, qu'on veut bien venir travailler, mais pas le week-end, parce que le week-end, c'est en famille. On veut bien venir travailler le vendredi soir, mais pas trop tard. Maintenant, il y en a d'autres qui attendent pour travailler, donc je remplace".
Dans sa lutte contre l'absentéisme, le gouvernement autorise désormais une rupture de contrat pour raison médicale, après six mois d'absence au lieu de neuf actuellement, d'application dès 2026.

















