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L’aide aux étudiants précarisés a doublé en 10 ans : « Je saute parfois des repas à l’université »

Par RTL info avec Aurélie Henneton, Olivier Schoonbroodt et Amélie Bailly
Près d’un étudiant sur quatre est boursier en Fédération Wallonie-Bruxelles. Les jeunes sont de plus en plus nombreux à demander des aides financières aux universités ou hautes écoles pour financer leurs études.

Jour de rentrée pour Catherine, la jeune étudiante et boursière. Ses trajets : plus de deux heures de train par jour. Pas de kot, c’est impayable. Étant sept à la maison, elle a fait appel au CPAS depuis juillet pour se sortir de la galère. « C’est arrivé que je vienne à l’école sans avoir à manger », dit-elle. « Parce qu’il fallait que je laisse à mes frères et soeurs. C’est arrivé que je saute des repas à l’université ou que je prenne une gourde pour boire l’eau de la fontaine. Parce qu’avant, à la fin du mois, les repas, c’était compliqué. »

Avec la bourse, Catherine perçoit 1 444 euros par an. La jeune femme a reçu 350 euros pour s’équiper en ordinateur via le service social de l’université. 900 dossiers ont été traités l’an dernier. L’aide aux étudiants précarisés a doublé en 10 ans pour se loger, mais aussi se nourrir. « C’est une revendication étudiante qui est là depuis 2-3 ans », dit Isabelle Brumagne, responsable du service social étudiant de l’UMons. « Il n’y avait pas forcément ça avant, où on se limitait aux frais académiques généraux, aux droits d’inscription, aux ouvrages ou au matériel informatique. Les aides alimentaires, c’est un réel besoin pour beaucoup d’étudiants. »

La vie étudiante coûte plus chère

Les loyers, les transports et la vie étudiante coûtent de plus en plus cher. « Contrairement à ce qui était le cas il y a peut-être 20 ou 30 ans, aujourd’hui, il y a vraiment nombre d’étudiants qui doivent travailler non pas pour avoir un bonus pour un projet personnel ou des vacances, mais simplement pour pouvoir assumer le coût de leurs études », affirme Marc Labie, premier vice-recteur en charge des affaires sociales à l’UMons.

À l’UCLouvain, il y a un peu plus de 40 000 étudiants. 20 % bénéficient d’une aide. Mais une rentrée, combien ça coûte ? C’est 800 euros de minerval, plus entre 400 et 500 euros par mois pour le kot, plus la nourriture, une centaine d’euros, donc ça fait quand même un certain coût au final », dit Lola, une étudiante.

Des milliers d’euros par an

Pour une année complète, compter 9 000 à 11 000 euros avec le kot. Un budget pour l’avenir de plus en plus difficile à tenir. « Aujourd’hui, les jeunes qui viennent nous voir au service d’aide sont presque pour un sur deux des jeunes issus de familles monoparentales », explique Sophie Van Malleghem, directrice de l’administration de la vie étudiante de l’UCLouvain. « Les familles monoparentales ont une charge en fonction de la composition du ménage qui est de plus en plus lourde. On constate à l’UCLouvain que la part contributive des parents a tendance à diminuer. »

Aide alimentaire à la santé, soutien psychologique… L’aide aux étudiants touche aujourd’hui toutes les facettes de la vie.

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