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« On pourrait déposer les bennes au bord de l’usine, ils n’en ont pas besoin ». Roland n’a plus d’autre choix, l’industrie de la pomme de terre est en crise. L’offre est élevée et les produits finis comme les frites surgelées se vendent très mal depuis quelques mois. L’agriculteur se retrouve avec 25 tonnes de pommes de terre sur les bras. Il décide alors de les vendre directement aux particuliers.
« J’ai réfléchi à un prix et ici on les vend au prix de production. J’estime que la tonne de pommes de terre telle qu’elle est là, avec le travail et tout ça, ça doit environ être à 200 euros la tonne, raconte Roland. Donc j’invite les gens, on a leurs contenants et on les pèse et on les fait payer à 20 cents le kilo. Le but ce n’est pas de gagner de l’argent mais c’est de ne pas en perdre. »
En Belgique, on compte 100 000 hectares de champs de pommes de terre qui en produisent 4 millions de tonnes chaque année. 70 % de cette production se vend sous forme de contrats avec des prix fixés en début d’année entre les agriculteurs et les acheteurs. Le reste, soit 30 %, finit sur le marché libre où les prix dépendent de l’offre et de la demande.
« Leur objectif, c’est évidemment de bénéficier le plus possible des prix très élevés quand c’est le cas, mais alors il doit aussi pouvoir assumer des prix très bas et donc des pertes très conséquentes certaines années », analyse Pierre Lebrun, coordinateur de la filière wallonne de la pomme de terre.
Ce week-end, Roland a pu vendre entre 6 et 7 tonnes de son stock de pommes de terre. Il espère des jours meilleurs et des prix raisonnables qui lui permettent d’être rentables.


















