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Plus de la moitié des 500.000 malades de longue durée en Belgique sont considérés comme inaptes au travail jusqu’à leur retraite, selon les chiffres de l’Inami. Face à cette situation, le gouvernement envisage des réformes pour limiter ces incapacités à cinq ans, sauf en cas de pathologies graves.
À la fin de l’année 2023, la Belgique comptait 526.507 personnes en incapacité de travail depuis plus d’un an, un chiffre en hausse constante. Cette situation représente un coût record de plus de 9 milliards d’euros par an en allocations.
Selon l’Institut national d’assurance maladie-invalidité (Inami), 289.397 personnes (soit 55 % des malades de longue durée) ont été reconnues inaptes au travail de manière permanente et percevront une allocation jusqu’à leur pension.
Parmi elles :
- 37 % ont plus de 60 ans et étaient déjà proches de l’âge de la retraite.
- 16 % ont moins de 50 ans et resteront donc plusieurs décennies en incapacité.
- Un tiers souffrent de troubles mentaux, comme une dépression ou un burn-out.
- Un tiers présentent des troubles musculaires, articulaires ou nerveux.
Une réforme pour limiter les incapacités à vie
Le ministre de la Santé, Frank Vandenbroucke, estime que cette situation doit évoluer.
Selon lui, l’invalidité ne devrait être considérée comme définitive que pour les personnes souffrant de maladies graves, comme un cancer en phase terminale ou une démence avancée.
Notre marché du travail évolue
Dans les autres cas, l’incapacité ne pourra être prolongée que pour une durée maximale de cinq ans, avant une réévaluation par un médecin-conseil. "Notre marché du travail évolue, la médecine progresse, et des personnes qui n’avaient pas de perspectives il y a dix ans pourraient aujourd’hui en retrouver", explique le ministre.
Les caisses d’assurance maladie ont donc été chargées d’examiner en priorité les dossiers des personnes déclarées inaptes à vie ces 15 dernières années, afin d’évaluer si certaines peuvent reprendre une activité professionnelle. Cette démarche se fera progressivement, afin d’éviter une surcharge des services concernés.
Des contrôles renforcés à venir
Le gouvernement De Wever a déjà inscrit dans son accord de coalition une intensification des contrôles sur les incapacités de travail.
L’objectif est de réduire le nombre de malades de longue durée et d’accompagner ceux qui le peuvent vers un retour à l’emploi.
Reste à voir comment cette réforme sera appliquée et quels seront ses effets sur les personnes concernées, dont l’état de santé ne leur permet pas toujours une reprise du travail, même après plusieurs années.


















