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Polémique à Tomorrowland : un DJ israélien veut brandir son drapeau sur scène, le festival prend des mesures à son encontre

Par RTL info avec Belga
À la veille de sa prestation à Tomorrowland, le DJ israélien Skazi provoque l’indignation. Il a annoncé vouloir monter sur scène avec un drapeau israélien, en pleine guerre à Gaza. L’ONG 11.11.11 appelle les organisateurs à annuler sa venue, dénonçant une forme de propagande. Le festival assure qu’aucun message politique ne sera toléré sur scène.

Le DJ israélien Skazi sera bien présent à Tomorrowland ce week-end, malgré la controverse suscitée par sa venue en raison de son soutien à l’armée israélienne. Les organisateurs du festival ont examiné les déclarations de l’artiste et ont conclu qu’il n’avait rien dit de répréhensible. L’artiste aurait promis que, contrairement à l’année dernière, il monterait sur scène sans micro et sans drapeau israélien.

Tomorrowland défend cette décision en affirmant que la prestation de Skazi sur une base militaire au lendemain des attentats du Hamas du 7 octobre 2023 était «un hommage aux victimes et aux disparus». Son soutien explicite à Israël - en hébreu - à Tomorrowland 2024 devant un public arborant de nombreux drapeaux israéliens s’inscrivait plutôt dans ce contexte. En vue de son retour cette année, les organisateurs festival ont demandé à Skazi de ne plus faire de déclarations en hébreu «en raison des sensibilités», ce que l’artiste aurait accepté.

Dans ses interviews récentes, Skazi «n’appelle nulle part à la haine, à la violence ou à la division», a affirmé Tomorrowland vendredi soir. «Nous constatons qu’un artiste parmi plus de 850 est particulièrement visé». «Skazi n’a à aucun moment enfreint nos directives ou les règles du festival. La division perceptible aujourd’hui se manifeste principalement en dehors du site du festival. Nos visiteurs se réunissent pour la musique, la connexion et la fête, indépendamment de leur origine.» Selon le festival, Skazi a entre-temps confirmé qu’il serait présent sans micro et sans drapeau israélien. «Il n’arborera sur scène que le drapeau de Tomorrowland.»

Le journal De Morgen rapportait vendredi les propos de l’artiste, qui s’est déjà produit plusieurs fois dans le cadre de ce festival mondialement connu. Sur les réseaux sociaux, des images de Skazi sont réapparues, le montrant déclarant en hébreu son soutien aux soldats israéliens lors de son concert de l’an dernier à Boom. Dans une interview accordée à la télévision israélienne, Asher Swissa (son vrai nom) a également affirmé qu’il emporterait un « grand » drapeau israélien sur scène lors de sa performance prévue samedi soir.

« La guerre se déroule à 50 % sur le terrain et à 50 % en ligne et tout autour. C’est ce que nous faisons dans ces festivals », selon ses propos relayés par De Morgen. Ce soutien explicite intervient alors que l’armée israélienne poursuit une offensive sanglante à Gaza. Le territoire reste par ailleurs soumis à un blocus israélien qui plonge la population dans une crise humanitaire majeure.

L’ONG 11.11.11 a vivement réagi. « Lorsqu’un artiste monte sur scène avec les drapeaux d’une armée qui commet activement un génocide et affirme qu’il est fier de participer à une guerre de l’information, ce n’est pas innocent », estime l’organisation. « Il normalise la violence contre un peuple qui est littéralement en train d’être exterminé. Donner une tribune à une propagande militaire explicite – surtout dans le contexte d’un génocide – n’est pas de la neutralité, c’est prendre position. »

Tomorrowland, qui accueille de nombreux visiteurs israéliens, affirme que des accords clairs sont conclus à l’avance avec les artistes. « L’utilisation de l’hébreu ou d’autres messages non anglophones sur scène n’est pas autorisée sans autorisation préalable », a affirmé la porte-parole Debby Wilmsen. « Si un artiste enfreint les règles, cela aura des conséquences, notamment une intervention et l’impossibilité d’être engagé à l’avenir. Tomorrowland est loin de toute forme de propagande politique. Notre festival est construit autour de la musique, de la connexion et du respect, et non autour du conflit. Il n’est donc absolument pas question que Tomorrowland soit utilisé pour semer la division ou répandre la haine. »

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