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Profs et élèves vêtus de noir, dépôt de gerbe de fleurs « en l’honneur des collègues disparus » … Des milliers sont d’enseignants en grève ce lundi

Par RTL info avec Belga, Sara Salamone et Julien Henrotte
À la veille du 11 novembre, les écoles de la Fédération Wallonie-Bruxelles s’apprêtent à tourner au ralenti. Près de 120.000 enseignants sont appelés à la grève ce lundi pour protester contre les mesures d’austérité décidées par le gouvernement MR-Engagés.

Les écoles de la Fédération Wallonie-Bruxelles vivent une journée chahutée en cette veille d’Armistice : les quelque 120.000 enseignants ont été appelés à se croiser les bras ce lundi pour dénoncer les économies planifiées par la majorité MR-Engagés.

« Cette journée n’est pas une journée de congé pour les travailleuses et les travailleurs du secteur, mais une journée de mobilisation contre les mesures d’austérité qui frappent durement les élèves, les étudiants, les familles et s’attaquent de manière brutale aux conditions de travail déjà fortement dégradées », dénoncent en chœur les syndicats des enseignants.

Nombreuses actions

De nombreuses actions ont lieu ce lundi aux quatre coins de la Fédération Wallonie-Bruxelles en plus des traditionnels piquets de grève devant les écoles et distribution de tracts.

À Bruxelles, des enseignants se sont rassemblés devant la place Surlet de Chokier ce matin, devant le siège du gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles où ils ont prévu le dépôt d’une gerbe de fleurs en « l’honneur des collègues disparus »

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Dans le Brabant wallon, les enseignants grévistes ont prévu de se retrouver au pied de la Butte du Lion de Waterloo pour ensuite organiser une opération « escargot » jusqu’à Nivelles. À Mons, une chaîne de la solidarité est prévue en milieu de matinée square Roosevelt. À Namur et Liège, des « veillées funèbres » pour enterrer les mesures du gouvernement sont prévues.

« Symboliser la mort et le deuil de l’enseignement »

Ce matin, notre journaliste RTL info Sara Salamone se trouvait au collège Notre-Dame de Bon Secours à Binche où une soixantaine d’enseignants se sont rassemblés pour un piquet de grève classique. « Les enseignants viennent habillés en noir », précise-t-elle, « Toute une image pour symboliser la mort et le deuil de l’enseignement ». Les élèves du collège ont eux aussi été invités à venir vêtus de noir pour soutenir le mouvement et leurs enseignants. La direction et le pouvoir organisateur ont également étendu plusieurs drapeaux noirs pour montrer leur soutien à ce mouvement de grève.

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Des économies qui ne passent pas

Le 10 octobre dernier, à l’issue de son conclave budgétaire, l’exécutif piloté par Elisabeth Degryse avait annoncé diverses mesures d’économies dans l’enseignement obligatoire dès l’an prochain pour un total de 86,7 millions d’euros.

Charge horaire augmentée de 10 % sans compensation salariale pour les enseignants du secondaire supérieur, réduction des indemnités en cas de maladie, restrictions pour le départ à la retraite anticipée : les raisons du courroux syndical sont nombreuses.

Luc Toussaint de la CGSP Enseignement confirme ce mécontentement : « Quand on décrète que toute une catégorie de personnel peut travailler 10 % de temps en plus, comme ça, du jour au lendemain, et en plus sans compensation financière, il est évident que c’est une mesure qui va avoir énormément d’impact. Maintenant, toutes les mesures vont avoir des impacts, mais des impacts négatifs pour la plupart. »

Des griefs qui viennent s’ajouter au mécontentement généré par d’autres projets de réformes annoncés l’an dernier par le gouvernement, dont la fin programmée du statut de fonctionnaire pour les nouveaux enseignants au profit de contrats à durée indéterminée.

Nouvelle grève le 25 novembre

Cette journée de grève dans les écoles sera suivie par une deuxième journée d’action dans deux semaines. Les syndicats enseignants de la Fédération Wallonie-Bruxelles appellent en effet leurs affiliés à suivre le mot d’ordre de grève nationale lancé pour toute la fonction publique le 25 novembre prochain, dans le cadre des trois journées d’actions syndicales programmées fin du mois pour dénoncer diverses réformes de l’Arizona.

Rappelons que les écoles sont toutes tenues d’ouvrir leurs portes en cas de grève et d’assurer des garderies pour les enfants qui se présenteraient.

Un climat social dégradé

Cette nouvelle grève dans l’enseignement illustre le climat social fort dégradé dans le secteur. Dénonçant les réformes, les mesures d’économies et l’absence de concertation, les syndicats affirment n’avoir « plus aucune confiance » dans le gouvernement. Depuis le début de la nouvelle législature MR-Engagés, ceux-ci ont déjà mené plusieurs actions.

Il y a un an, en novembre 2024, ils avaient organisé une première journée de grève dans les écoles, suivie en janvier par deux jours de grève ainsi qu’une manifestation à Bruxelles qui avait rassemblé plus de 30.000 personnes, signe d’une forte mobilisation. Cette démonstration de force avait été suivie en avril par une semaine « d’actions tournantes » menées dans les différentes provinces de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

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