Partager:
Ryanair va supprimer 1 million de sièges à Bruxelles et Charleroi et retirer cinq avions sur les 18 de sa base à Charleroi à partir de la saison aéronautique hivernale 2026-2027, qui commencera à la fin du mois d’octobre prochain. La compagnie aérienne à bas coûts l’a annoncé mardi, motivant cette décision par la volonté du gouvernement fédéral d’augmenter la taxe sur les billets d’avion et de celle de la Ville de Charleroi d’instaurer une taxe communale de 3 euros par passager à l’aéroport de Charleroi (BSCA) à partir du 1er janvier.
En conséquence, vingt liaisons de son programme hivernal, qui en compte environ 120 au total, seront supprimées. Treize le seront dans le Hainaut et sept à Zaventem. La suppression de cinq avions à la base de Charleroi représente, elle, une perte d’investissement de 500 millions de dollars, selon la compagnie. La suppression d’un million de sièges équivaut à une diminution de l’offre de 22 %.
Ryanair pourrait aller plus loin
Ryanair menace en outre d’aller plus loin encore si la Ville de Charleroi concrétise sa volonté de lever la taxe de 3 euros. Elle sera alors contrainte de réduire ses vols, ses liaisons et ses avions basés à Charleroi dès avril prochain, mettant en péril des milliers d’emplois locaux, alerte-t-elle.
Le gouvernement fédéral entend, lui, doubler la taxe aérienne, la faisant passer à 10 euros par passager au départ à partir de 2027. « Cette augmentation significative des coûts d’accès, qui avaient déjà été majorés de 150 % en juillet (il y a seulement 5 mois), rend la Belgique totalement non compétitive », dénonce Ryanair. Le transporteur prend l’exemple d’autres marchés de l’UE comme la Suède, la Hongrie, l’Italie et la Slovaquie, où les gouvernements suppriment les taxes aériennes afin de stimuler le trafic, le tourisme et l’emploi. « Même l’Allemagne a désormais reconnu que les taxes aériennes ne fonctionnent pas et a revu sa décision d’augmenter ces dernières », relève à ce titre la compagnie.
« Si le gouvernement souhaite réellement relancer l’économie belge, il devrait supprimer cette taxe aérienne néfaste afin de générer davantage de trafic et de tourisme, et non la doubler », encourage Ryanair.
L’entreprise appelle dès lors le Premier ministre Bart De Wever et son gouvernement à supprimer la taxe aérienne, « sans quoi le trafic belge s’effondrera et les tarifs s’envoleront, comme cela a été le cas en Autriche et en Allemagne, où les gouvernements ont augmenté à plusieurs reprises les coûts d’accès », met-elle en garde. Elle a adressé une lettre en ce sens au chef du gouvernement, au ministre de la Mobilité Jean-Luc Crucke, à la ministre wallonne des Aéroports Cécile Neven et au bourgmestre de Charleroi Thomas Dermine pour leur demander l’annulation de ces augmentations.

















