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Un métal lourd retrouvé dans des produits au chocolat: quel est le risque pour notre santé?

Par RTL info avec Marwa Sebbahi et Charline Peeters
Une étude révèle la présence de cadmium, un métal lourd, dans plusieurs produits à base de cacao. Quelle est la réalité des risques pour notre santé ?

Le chocolat, cette douceur incontournable qui séduit petits et grands, pourrait bien réserver quelques surprises amères. Une récente enquête française a mis en évidence la présence de cadmium, un métal lourd, dans plusieurs produits à base de cacao. Ce contaminant s’introduit dans les fèves de cacao au cours de leur culture, en raison de sols contaminés, parfois par des activités humaines comme l’exploitation minière ou la production d’énergie fossile. Bien que la quantité enregistrée dans les produits reste en deçà des seuils réglementaires, cette découverte soulève des questions légitimes : faut-il repenser notre consommation de chocolat ?

La variété des produits concernés montre à quel point cette problématique peut toucher notre quotidien. Tablettes de chocolat, biscuits, céréales ou boissons chocolatées, tous peuvent présenter des traces de cadmium. Naturellement présent dans l’environnement, ce métal devient problématique lorsqu’il est ingéré à des doses élevées, car il peut s’accumuler dans l’organisme et provoquer des troubles rénaux. Toutefois, Julie Frère, la porte-parole de Testachats, se veut rassurante : « Les traces sont vraiment en dessous des CE réglementaires ». Il faudrait consommer de très grandes quantités de ces produits pour que l’exposition devienne préoccupante pour la santé.

Un exemple concret

Un aspect critique mis en lumière par l’enquête est l’effet cocktail. Cette notion désigne la combinaison de plusieurs aliments contenant des métaux lourds (poisson, café, céréales), augmentant potentiellement les risques pour la santé.

Prenons un petit-déjeuner courant chez les enfants où figurent deux biscuits, un bol de céréales et un verre de lait chocolaté. Ce simple repas peut représenter jusqu’à 48 % de la dose journalière maximale tolérée en cadmium. Si ce même encas est répété dans la journée, mais avec un biscuit supplémentaire, l’enfant pourrait dépasser cette limite. Ce constat interpelle d’autant plus que le corps des enfants est plus sensible aux toxines en raison de leur poids plus faible et de leur métabolisme en pleine croissance.

Les adultes sont moins à risque

Chez les adultes, la situation est moins inquiétante. Ce même petit-déjeuner représente en moyenne 20 % de la dose maximale admissible. « Ce n’est pas problématique car ce qu’il faut bien examiner, c’est l’absorption. L’absorption du cadmium est très faible, de l’ordre de 5 % », indique Alfred Bernard, professeur de toxicologie à l’Université Catholique de Louvain. De plus, certains aliments riches en zinc, tels que les huîtres ou le chocolat noir, peuvent inhiber cette absorption au niveau intestinal, limitant ainsi les risques. Cette synergie alimentaire pourrait offrir un moyen naturel de réduire l’impact de cette substance sur l’organisme.

Il est également essentiel de replacer ces découvertes dans un contexte plus large. Le cadmium, comme d’autres métaux lourds, est naturellement présent dans l’environnement. Cependant, certaines activités humaines, telles que l’exploitation minière ou la production d’énergie fossile, contribuent à accroître sa concentration dans les sols. Cette contamination environnementale est ensuite absorbée par certaines cultures comme le cacao. Bien que ces réalités interpellent, les intoxications graves dues au cadmium restent rares dans les pays industrialisés grâce à une régulation stricte et des contrôles réguliers.

Garder une consommation raisonnable

Pour les professionnels de la santé, la clé réside dans un équilibre alimentaire et une consommation modérée. Ils conseillent de limiter l’apport en chocolat à 30 grammes par jour pour les adultes. Les enfants, ainsi que les publics vulnérables comme les femmes enceintes, doivent faire preuve d’une vigilance accrue afin de ne pas risquer une surexposition. En diversifiant les sources alimentaires et en privilégiant des aliments riches en zinc, les risques liés à la consommation de chocolat et de produits à base de cacao peuvent être minimisés, permettant ainsi de continuer à savourer cette douceur sans inquiétude.

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