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Les unes après les autres, Simon Calberg examine une quarantaine de vaches. Elles sont potentiellement en gestation. « Une sonde ultrasons renvoie l’image dans mes lunettes. Ce qui me permet de voir si elle est gestante ou pas », explique-t-il. Simon est ce que l’on appelle un « vétérinaire rural ». Son quotidien : parcourir les fermes. « Suivre les mêmes animaux d’année en année et améliorer leurs performances au quotidien. C’est ce qui est le plus passionnant », raconte-t-il.
Ce jeune vétérinaire de 23 ans, fraîchement diplômé, enchaîne les rendez-vous, avec des urgences à gérer. Il n’exerce que depuis 3 semaines, et assure une garde un jour sur 4, avec alors souvent de longues journées de travail.
« Il y a des jours où on commence très tôt, vers 5 h, 6 h, 7 h la nuit, mais en période creuse, on est très rarement rappelé, raconte Simon. Pendant la période des naissances alors on peut parfois être appelé une fois ou deux pendant la nuit. On a des horaires qui sont très aléatoires, mais ça fait partie du charme de ce métier ».
Mais la Wallonie manque de vétérinaires ruraux, avec ce constat : on dénombre aujourd’hui 1 vétérinaire rural pour 2 000 bovins. Un pour 2800 en province de Luxembourg. Le seuil est d’1 sur 3 000 pour parler de « désert médical ». « Le manque de connaissance de ce milieu explique pour moi le fait que peu d’étudiants choisissent cette voie-là, estime Simon. Parmi les étudiants en médecine vétérinaire, il y en a de moins en moins qui sont issus du monde agricole ».
Des vétérinaires tentent l’expérience, puis très vite renoncent. Un métier trop pénible pour certains, victime d’une mauvaise image, selon ce représentant de la profession. La crainte du secteur : que la Wallonie perde 50 % de ses vétérinaires ruraux d’ici 10 ans.
« Quand il n’y a pas de vétérinaires, il y a plus d’élevages et plus d’éleveurs. Il n’y a plus d’agriculture, lance Bernard Gauthier, coprésident de l’Union Professionnelle Vétérinaire. « Les maladies transmissibles des animaux à l’homme, c’est nous qui sommes en première ligne et qui sont les premières sentinelles à ce niveau-là. C’est le premier grand risque, explique-t-il. Le deuxième, c’est la chaîne alimentaire. On est pleinement impliqué et responsable de la sécurité des aliments d’une partie des aliments que l’on mange. Et puis enfin, c’est le risque au niveau de la santé animale. »
Comme solution, l’Union professionnelle propose de rémunérer des stages ruraux pour les étudiants, puis d’accompagner les plus jeunes dans leur pratique. Simon Calberg collabore avec d’autres vétérinaires, ce qui lui permet, dit-il, de maintenir un bon équilibre entre vie professionnelle et vie privée.


















