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Le nombre de burn-out chez les jeunes travailleurs âgés de 18 à 34 ans a plus que doublé depuis 2018, avec une augmentation de 136 %. C’est ce que révèle une étude alarmante commandée par les Mutualités libres. Les raisons invoquées incluent un manque de soutien social, une frontière floue entre vie privée et vie professionnelle, ainsi que le climat géopolitique international anxiogène.
Yasmina, 26 ans, témoigne de son propre ressenti. Fraîchement engagée depuis un an, cette jeune professionnelle confie que son entrée dans le monde du travail a été marquée par une grande angoisse : « Savoir gérer l’équilibre vie professionnelle, vie privée. Aujourd’hui, en plus, le flou entre les deux est encore davantage marqué. C’est une grande source d’angoisse ». Elle observe également que plusieurs de ses amis, à peine embauchés, souffrent déjà de burn-out. « Ça a été difficile pour eux de créer des liens sociaux avec leur équipe. Ça a été aussi difficile pour eux de se sentir écoutés, de se sentir valorisés ».
Cette difficulté à créer du lien social sur le lieu de travail est l’une des principales problématiques mises en avant par les experts. « On constate qu’il y a de plus en plus de jeunes qui ont des difficultés à créer du lien social sur le lieu de travail. On est dans un monde du travail qui évolue aussi très rapidement, avec une hyper-connectivité, une frontière entre vie privée et vie professionnelle qui est parfois très ténue », détaille Thomas Otte, expert en incapacité de travail aux Mutualités Libres. Dépression, angoisse et stress sont ainsi devenus les principales causes d’invalidités de travail chez les jeunes employés, bien plus que chez les ouvriers.
Précisément, 45 % des invalidités de travail chez les jeunes salariés sont liées aux troubles psychosociaux. Les jeunes employés semblent particulièrement exposés en raison de leur capacité à télétravailler. Cela réduit les opportunités d’établir des liens sociaux sur le lieu de travail, facteur pourtant essentiel pour renforcer le soutien mental et émotionnel.
Pour Yasmina, la réponse à cette crise devrait être collective. « Faire qu’on sente qu’on a notre place, et ne pas toujours en train de remettre en question notre présence, notre input, qu’on sente qu’on est dans l’équipe, et qu’on est intégrés, ce n’est pas toujours le cas », affirme-t-elle. Selon l’étude, un jeune travailleur sur cinq souffrant de burn-out ou de dépression risque une absence prolongée au-delà d’une année.














