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Une chouette a reçu une greffe de plumes à l'aide de... colle forte: "Elle va retrouver des habitudes plus ou moins naturelles"

Une chouette chevêche (appelée aussi chouette d'Athéna) a bénéficié d’une greffe de plumes la semaine dernière. L’oiseau avait été recueilli par le Centre de Revalidation des Espèces Animales Vivant naturellement à l’Etat Sauvage (CREAVES) de Namur en juillet dernier. Le propriétaire d’un chat avait constaté que son animal de compagnie avait attaqué la chouette dont la totalité des plumes étaient complètement cassées. 

Le terme exact de la procédure est "enturage". Il s’agit de venir insérer les plumes d'une chouette donneuse, une chouette que le centre n’a pas pu sauver, mais dont les plumes ont été conservées, dans la base des plumes de la chouette receveuse. "C'est une procédure qui se passe en salle d'opération avec une anesthésie générale, avec les risques que cela comporte pour la chouette. Et après, c'est un travail d'orfèvre où chaque plume est triée pour être placée au bon endroit. Les vétérinaires vont venir couper la base de la nouvelle plume pour après venir lui insérer une petite tige métallique, qui va venir s'insérer dans la partie de l'ancienne plume restée accrochée. La jonction va se faire avec de la colle forte", explique Romain De Jaegere, coordinateur du CREAVES. 

L’opération d'une trentaine de minutes a été réalisée à Liège, par des membres de la clinique vétérinaire universitaire de Liège. Cette opération est une première en Wallonie sur un oiseau sauvage de cette taille: environ 26 centimètres pour un poids de 200 grammes. Habituellement, ce sont quelques plumes qui sont touchées, ici, il fallait toutes les remplacer. 

L'opération s'est bien déroulée et la chouette a pu regagner sa volière à Temploux. Depuis la "greffe", elle a perdu à peine deux plumes "mais les autres ont l'air de bien tenir", déclare Romain De Jaegere. 

L'avantage de cette intervention permet de ne pas attendre la mue naturelle de l'oiseau, car depuis juillet, cette petite chouette est clouée au sol. "Grâce à cela, la chouette va pouvoir se redéplacer et retrouver des habitudes plus ou moins naturelles. Elle va aussi pouvoir se remuscler et quand elle aura mué, on pourra la relâcher dans la nature car ses muscles se seront redéveloppés".

L'intervention de plusieurs centaines d'euros est prise en charge par le CREAVES sur fonds propres. 

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