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Le groupe Engie s’apprête dans les prochaines semaines à mettre pleinement en service sa nouvelle centrale à cycle combiné gaz-vapeur (ou turbine gaz-vapeur, TGV) à Flémalle, en région liégeoise. Le chantier est saisissant : un véritable labyrinthe d’acier, des milliers de tuyaux serpentes à perte de vue. Chaque structure joue un rôle crucial dans la production d’une énergie massive. Il s’agit de la plus grande centrale au gaz du monde.
« La centrale, elle fait presque 900 mégawatts et 900 mégawatts, c’est la puissance environ d’une unité nucléaire », indique Arnaud Lambert, directeur technique chez Engie.
Une puissance industrielle née d’un chantier hors normes. Six années de préparation, des centaines d’intervenants et des milliers d’heures de travail.


Fin octobre, ce géant s’éveillera et sera capable de produire en un an une quantité d’électricité égale à la consommation de deux millions de ménages. Autre atout, sa capacité à démarrer rapidement, si nécessaire. « Concrètement, ça veut dire qu’on peut activer l’équivalent d’un réacteur nucléaire en moins d’une heure lorsqu’on a besoin d’électricité. Par exemple, lorsque les gens reviennent du travail en plein hiver, vers 5-6 heures de l’après-midi, il suffit de démarrer la centrale vers 4-5 heures pour s’assurer qu’il y a assez d’électricité sur le réseau », explique Arnaud Lambert.
Ce projet fait suite à la décision du gouvernement de sortir progressivement du nucléaire. La Belgique comptait 7 réacteurs totalisant 6 gigawatts de puissance. En fin d’année, il n’en restera plus que deux avec une capacité divisée par trois. La nouvelle centrale au gaz servira surtout à faire face au pic de consommation, en particulier durant l’hiver.
Point noir majeur : son impact environnemental
« En hiver, on peut avoir des points de consommation allant jusqu’à 11-12 gigawatts d’électricité. Et sans ces centrales au gaz, on serait éventuellement dans l’impossibilité de couvrir ces points de consommation », assure Damien Ernst, spécialiste des questions énergétiques à l’ULG.
Reste un point noir majeur, son impact environnemental. Certains experts estiment que ce colosse pourrait émettre chaque année plusieurs dizaines de milliers de tonnes de CO2 selon son niveau d’activité. Une deuxième centrale du même type est en construction à Seraing. Elle devrait entrer en service début 2026.

















