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Les conclusions de notre Grand Baromètre RTL info-IPSOS sont claires : les Belges ont l’impression que leur pouvoir d’achat diminue. Si l’augmentation du coût de la vie se fait ressentir au sein de la population, il n’empêche qu’en ce qui concerne le risque de pauvreté, la Belgique est en-dessous de la moyenne européenne d’après le SPF sécurité sociale.
Cela, grâce notamment aux allocations sociales. Présente sur le plateau du RTL info 19h, Charlotte de Montpellier, économiste chez ING, fait le point.
Sommes-nous bien lotis à en Belgique par rapport aux allocations familliales ?
En Belgique, on a la grande chance d’avoir les revenus indexés, aussi bien les revenus du travail, les salaires, mais aussi tout ce qui est allocations sociales, allocations familiales, allocations de chômage, allocations de retraite, tous ces revenus sont indexés.
Quand on compare la Belgique aux autres pays européens, on voit que le pouvoir d’achat des Belges est mieux réservé que le pouvoir d’achat dans les pays annexes. Cela ne veut pas dire que le ressenti sur la hausse des prix n’est pas juste, ce qui se passe c’est qu’on voit que les prix alimentaires, surtout, sont en hausse. Mais quand on regarde l’ensemble du panier de la consommation, il y a aussi d’autres choses. Par exemple, les vêtements, les chaussures, leur prix baisse ; en baisse de 3 % sur un an.
L’énergie, elle en baisse également sur un an. Finalement, comme les achats qu’on fait régulièrement sont les plus en hausse, on ressent une perte de pouvoir d’achat, mais les revenus sont indexés sur l’ensemble du panier et donc la Belgique a des pouvoirs d’achat plutôt préservés par rapport aux autres pays européens.
La privation matérielle et sociale existe malgré tout : un rapport nous apprend qu’un Belge sur cinq a du mal à faire face à une dépense imprévue de 1.300 euros. Ça correspond par exemple à une chaudière qui pourrait rendre l’âme.
Ce qui se passe c’est que comme l’alimentation augmente le plus en termes de prix, on sait que les ménages les plus pauvres sont ceux qui consacrent la plus grande partie de leurs revenus à l’alimentation. De ce fait, effectivement, il y a un risque de pauvreté qui demeure en Belgique.
Ce qui est intéressant, c’est que l’étude montre également qu’on a quand même la sécurité sociale qui permet de réduire, de moitié, ce risque de pauvreté, donc on a quand même vraiment un système qui permet de réduire le risque même si le risque ne disparaît pas.
Bien sûr, il y a d’autres éléments très importants et c’est notamment la question du travail, parce qu’on sait qu’une des façons d’échapper au risque de pauvreté c’est d’être au travail, d’avoir un revenu qui peut augmenter en fonction d’une progression de salaire ou de progression en termes de compétences par exemple. Seulement, on a un problème en Belgique, c’est qu’il y a quand même une grande proportion des Belges qui ne sont pas au travail, qui n’ont pas de revenu lié au travail, et là évidemment ça implique un risque de pauvreté pour ces ménages-là.
Comment peut-on encore aujourd’hui augmenter ses réserves, puisqu’on sait par exemple que les comptes épargnes ne rapportent quasiment plus ?
On est dans un contexte plus difficile qu’avant, quand on a de l’épargne et qu’on veut finalement faire fructifier son épargne, on est confronté à une rémunération sur l’épargne qui est assez faible et qui ne barre pas l’inflation et finalement on perd en pouvoir d’achat.
Alors probablement que dans ce contexte-là, quand on a un peu de côté et qu’on peut faire face à des dépenses, du genre une chaudière qui rend l’âme, on peut envisager d’autres solutions telles que l’investissement. Alors il y a l’investissement dans l’immobilier, il y a l’investissement dans les produits financiers etc.
Je pense que c’est quand même quelque chose d’intéressant à regarder, parce que ça permet effectivement d’avoir un capital de départ qui évolue avec le temps finalement et qui grandit pour faire face à d’éventuelles difficultés dans le futur. Donc l’investissement je pense est à envisager alors qu’on n’y pense pas toujours.
