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Décès d'Yves Corbassière, artiste "germano-pratin" et peintre abstrait de l'espace

Le peintre Yves Corbassière, un des principaux artistes du Saint-Germain-des-Prés de l'après-guerre, peintre de l'espace, provocateur et excentrique, est décédé lundi à 94 ans de vieillesse à Poissy, a annoncé son fils William à l'AFP.

Yves Corbassière aura peint toute sa vie affiches, portraits de femmes, toiles abstraites... Quelque 5.000 oeuvres. Proche de l'Action Painting américain, il est surtout resté connu pour ses tableaux représentant l'espace.

Excentrique, "zazou" germano-pratin, l'artiste dandy au chapeau noir était un infatigable animateur des soirees les plus folles, en compagnie des plus beaux mannequins.

Corbassière était encore plus connu aux Etats-Unis qu'en France. Ses oeuvres sont exposées dans une quarantaine de musées américains.

Il avait obtenu de la NASA qu'elle envoie dans l'espace des oeuvres signées, comme sa fameuse "Charlie dans l'infini" en 1984. Une de ses oeuvres décore le hall d'entrée du centre spatial à Houston.

Celui qui avait été professeur à l'Université de Californie (UCLA) s'était vanté que François Mitterrand, mais aussi Ronald Reagan, les familles Kennedy et Johnson, aient des oeuvres de lui.

Corbassière a restauré les plafonds peints du restaurant parisien Lasserre et convié dans son atelier près de Montfort-l'Amaury (Yvelines), treize grands chefs pour un déjeuner dont l'entrée serait "le tableau qui se mange".

Parmi ses nombreuses excentricités, l'artiste avait remis après une opération une partie de son fémur pour être coulé dans un bloc de plastique par le sculpteur Armand et installé sur un socle de César, le tout emballé par Christo, au profit de Médecins sans Frontières (MSF).

Il avait fondé l'association Artistes sans Frontières, mettant un atelier à la disposition des artistes de passage à Paris.

Il avait déversé en 1993 une tonne de charbon devant la Foire internationale d'Art contemporain (FIAC) pour dénoncer "la Mafiac".

Un procès ayant défrayé la chronique parisienne au début des années 90 avait concerné la photo de la fameuse "voiture à carreaux". Yves Corbassiere devait obtenir des dommages et intérêts du photographe Robert Doisneau et de la societé Nouvelles Images qui avait diffusé sans mentionner son nom des posters et cartes postales avec sa célèbre voiture.

La photo avait été prise en 1947 devant l'un des hauts-lieux de Saint-Germain-des-Près, Le Tabou. Le cliché le montrait au volant de sa Renault Torpedo décapotable de 1925, peinte en damiers, avec un groupe de "zazous".

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