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L'Institut pour l'égalité des femmes et des hommes recueille tout au long de l'année les signalements et plaintes de la part de la population belge en ce qui concerne les discriminations de genre. La publication de leurs statistiques annuelles, en constante augmentation, est l'occasion de faire le point sur la situation.
L'année 2020 a connu une augmentation des plaintes de 9% par rapport à 2019. Les signalements sont, eux aussi, en augmentation par rapport à la moyenne des autres années (si l'on exclut l'année 2019, biaisée par une flambée des signalements suite aux propos misogynes du chirurgien Jeff Hoeyberghs).
En 2020, 40% des signalements concernaient le domaine de l'emploi. Ils portaient principalement sur l'accès au travail (33%), les conditions de travail et de rémunération (31%) et la fin de la relation de travail (22%). Plus d'un signalement sur 3 dans le domaine de l'emploi (36%) concernait la grossesse ou la maternité.
L'espace public est le deuxième domaine le plus représenté avec 15% des signalements. Parmi ceux-ci, le harcèlement de rue a vu son chiffre doubler. Pour Michel Pasteel, directeur de l'Institut, "il est temps de faire le point sur les moyens de lutter contre le sexisme dans l'espace public. La législation actuelle est très restrictive et ne permet en effet pas d'appréhender toutes les facettes de ce phénomène".
En ligne de mire pour cet organisme : le fait que les propos sexistes visant les femmes en général, et non ciblant une personne déterminée, ne puissent être sanctionnés. Enfin, l'Institut note également que les signalements pour harcèlement moral sur base du sexe ainsi que pour harcèlement sexuel au travail continuent à augmenter (respectivement de +17% et +13%), et ce malgré la forte augmentation du recours au télétravail en 2020 suite à la crise sanitaire.