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Au large de Dunkerke, des chalutiers néerlandais pêchent dans des zones protégées de manière tout à fait légale. Ces pratiques sont dénoncées par l'association Greenpeace, car le risque, d'ici 5 à 10 ans, c'est qu'il n'y ait tout simplement plus de poissons dans la zone.
Dans cette aire marine protégée au large de Dunkerque, il est interdit de pêcher pour le bien-être de mammifères marins comme le phoque, le marsouin ou le dauphin. Pourtant, sept chalutiers néerlandais remontent tour à tour leurs filets, remplis de poissons. L'association Greenpeace tente une prise de contact, mais l'échange tourne court.
"Seriez-vous prêts à répondre à quelques questions ?", demande un militant Greenpeace par radio. "Pas question, nous ne sommes pas intéressés", répond le capitaine néerlandais.
"Ils n'ont pas voulu parler, mais au moins, ils ne m'ont pas insulté", note Robin Ristjouw, ingénieur chez Greenpeace.
Avec ses comparses, ils filment et prennent des photos de cette pêche illégale mais vraisemblablement tolérée par les autorités françaises.
"Sur les aires maritimes protégées, il y a un double discours très clairement puisque d'une part, on affirme qu'on a 30% de nos eaux qui sont sous aire maritime protégée, ce qui est un objectif international et reconnu par la communauté scientifique. Et comme on le voit, la protection effective, elle est vraiment inexistante", explique François Chartier, chargé de campagne Océans chez Greenpeace France.
Résultat : les chalutiers pêchent, et surpêchent même.
"Ce sont des bateaux bien plus grands qu'avant, bien plus performants et pour l'instant, ça reste rentable pour eux, mais d'ici 5 à 10 ans, ils seront obligés de changer de mer, ils auront tout mangé", déclare Loïc Fontaine, patron de pêche à Boulogne-sur-Mer.
Greenpeace veut obtenir une véritable protection de cette aire au large de Dunkerque, et l'interdiction de toute exploitation commerciale. L'objectif : permettre aux poissons de faire des petits, se régénérer, afin d'éviter leur disparition