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Le dernier rapport du Programme des Nations Unies pour l’Environnement tire la sonnette d’alarme : la fonte du permafrost pourrait avoir des conséquences sanitaires majeures.
Le permafrost, ou pergélisol en français, désigne ces sols en permanence gelés que l’on trouve dans les régions arctiques, comme la zone polaire, le Groenland, la Sibérie, la Russie ou encore le nord du Canada. Ces couches gelées couvrent environ 20 % de la surface terrestre. Mais avec le réchauffement climatique, elles commencent à fondre.
Ce dégel libère des roches, des sédiments, de la matière organique… mais aussi d’importantes quantités de CO2 et de méthane, emprisonnées depuis des siècles, voire des millénaires. Un phénomène qui accentue encore le réchauffement et crée un véritable cercle vicieux.
Libération de microbes très anciens.
Ces micro-organismes, jusque-là figés dans la glace, peuvent « se réveiller ». Ce fut le cas en 2016, en Sibérie, lors d’un épisode de fortes chaleurs. Le dégel a provoqué une épidémie chez les rennes : plusieurs milliers d’animaux sont morts, un garçon de 12 ans a perdu la vie, et une quarantaine de personnes ont été malades. Selon les analyses, l’origine de cette contamination était une ancienne bactérie libérée d’une carcasse d’animal coincée dans le permafrost.
Faut-il craindre pour la santé humaine ?
À ce stade, les connaissances scientifiques restent limitées. Aucun risque concret de retour d’anciennes maladies ni de nouvelle pandémie n’est évoqué pour l’instant. Mais les chercheurs alertent sur un autre danger : le réveil de microbes ou de champignons anciens pourrait modifier la composition des virus actuels. Par le biais de ce qu’on appelle un transfert horizontal de gènes – un échange de matériel génétique entre cellules – cela pourrait rendre certains virus plus virulents ou résistants aux traitements.
Selon les projections, jusqu’à 90 % du permafrost pourrait disparaître d’ici la fin du siècle.
Difficile aujourd’hui d’inverser la tendance. Mais la prise de conscience, alliée à une réduction des émissions de gaz à effet de serre, peut déjà constituer un premier pas. Et, au moins, ralentir le phénomène.


















