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Le plan de transport adapté, qui prévoit quelques annulations tant chez Thalys que chez Eurostar, est bien appliqué. Aucun train supplémentaire n'est annulé mercredi à la suite de la grève menée sur le rail français par les syndicats de la SNCF contre la réforme du gouvernement du président Emmanuel Macron. Renseignez-vous sur le site du Thalys et celui de l'Eurostar.
Thalys annonce l'annulation de deux liaisons Bruxelles-Paris au départ de la gare de Bruxelles-Midi à 08h13 et 17h43. Dans l'autre sens, le Thalys au départ de Paris-Nord à 07h16 n'a pas circulé, et celui dont le départ est prévu à 17h49 restera également à quai.
Par ailleurs, les trains effectuant la liaison Amsterdam-Lille ne circulent pas au-delà de Bruxelles. "Notre plan de transport adapté est en vigueur jusqu'au 15 avril. Nous suivons cependant la situation et modifierons nos plan le cas échéant", indique-t-on chez Thalys.
Chez Eurostar, quatre trains sont annoncés annulés mercredi: deux Bruxelles-Londres (départs à 08h52 et 17h56) et deux Londres-Bruxelles (08h54 et 18h04).
La direction de la SNCF prévoit de son côté un TGV en circulation sur sept en France. Cela concerne également les TGV reliant Bruxelles-Midi aux villes de provinces. Les voyageurs sont invités à se renseigner sur le site de la SNCF où ils ont la possibilité d'encoder le numéro de leur train afin de voir s'il figure dans la liste des annulations.
Les perturbations sont plus importantes sur les lignes transfrontalières classiques. Ainsi, la SNCB annonce un trafic très perturbé entre Tournai et Lille avec moins d'un train sur deux en circulation. Le trafic est par contre quasi normal entre Mouscron et Lille, où un seul train avait été annulé mardi. "Nous conseillons à nouveau aux voyageurs à destination de Lille Flandres de transiter par la gare de Mouscron", indique la SNCB.
"Des jours difficiles"
Le Premier ministre, Edouard Philippe, a dit entendre "autant les grévistes" que "ceux qui veulent aller travailler", saluant à l'Assemblée les "clients et usagers de la SNCF" qui ont "des jours difficiles devant eux". Avant de souligner lors de son direct Facebook hebdomadaire que le format de grève deux jours sur cinq était "le plus perturbateur" et le plus "gênant" pour les usagers.
Comme l'avait anticipé la SNCF, le trafic a été "très perturbé" mardi, premier jour d'une grève au long cours. La direction a annoncé un taux de grévistes de 33,9% en matinée, soit moins que les 35,4% enregistrés le 22 mars. Mais parmi les "agents indispensables à la circulation des trains", le taux atteignait 48% (contre 36% le 22 mars).
Des manifestations ont ponctué la journée, dont une rassemblant 2.700 personnes à Paris, selon la police, dont "un groupe de 100 individus cagoulés et violents". Des incidents ont éclaté et cinq personnes ont été interpellées. Des manifestations ont eu lieu également à Tours, Lille, Bordeaux ou Toulouse.
Pour le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, c'est le "commencement d'un bras de fer social comme le pays en a peu connu". Présent dans le cortège parisien, il a été hué et insulté par des manifestants, comme le montre une vidéo.
Jean-Claude Mailly, secrétaire général de FO, a estimé à propos du climat social que l'herbe étant "sèche", il ne fallait "pas grand-chose pour que cela brûle". Quant à Philippe Martinez (CGT), il a appelé Emmanuel Macron et le gouvernement à "se déboucher les oreilles" face au "très grand mécontentement" social.
Les syndicats représentatifs à la SNCF (CGT, Unsa, SUD, CFDT) s'opposent à une réforme qui "vise à détruire le service public ferroviaire par pur dogmatisme". Dans leur viseur: la suppression de l'embauche au statut, l'ouverture à la concurrence et la transformation de la SNCF en société anonyme, prémices d'une future privatisation selon eux.
"Bataille de l'opinion"
La réforme "n'a pas pour objet de privatiser la SNCF, elle n'a pas pour objet de fermer des petites lignes, elle n'a pas pour objet de revenir sur le statut" de cheminot, a insisté le Premier ministre.
Le projet de loi sur le pacte ferroviaire, qui prévoit un recours aux ordonnances sur certains points, sera voté en première lecture le 17 avril à l'Assemblée nationale.
Mardi soir, les députés ont donné en commission leur feu vert à une série d'amendements promis par le gouvernement sur l'ouverture à la concurrence.
Nombreux étaient les usagers mardi ayant opté pour le covoiturage. La pénurie de trains a entraîné des bouchons inhabituels.
Le sentiment des usagers oscillait entre compréhension et agacement, à l'image de Julien Dufresne, manager commercial interrogé à Lille. "C'est leur droit de grève, ils ont le droit (...) maintenant pour ceux qui travaillent c'est un enfer. Moi, j'ai rien demandé, c'est moi qui subis."
"La bataille de l'opinion" titre Le Parisien de mercredi. De nombreux journaux estiment en effet que c'est l'opinion qui sera "l'arbitre" du bras de fer en cours. "Grèves. 'Tous ensemble', ou pas..." résume Libération.
Avec des modalités différentes, les syndicats sont tous lancés dans la bataille: une grève par épisode de deux jours sur cinq jusqu'au 28 juin pour CGT, Unsa et CFDT; une grève illimitée reconductible par 24 heures pour SUD-Rail. Un nouveau préavis a été déposé par les trois premiers, courant de 20H00 samedi 7 avril à 7H55 mardi 10.
Ce mouvement social se conjuguait mardi avec la quatrième journée de grève chez Air France pour des hausses de salaires. La compagnie avait prévu d'assurer 75% des vols.
Mais la tempête sociale touche aussi d'autres secteurs: la CGT a entamé mardi une grève pour la création d'un "service public national" des déchets et a déposé un préavis dans le secteur de l'énergie.