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Les vétérinaires demandent au gouvernement wallon de reconnaître un projet pilote concernant le comportement des chiens dangereux. Chaque année, plus de 600 personnes sont hospitalisées suite à des morsures de chiens, dont près de la moitié implique des enfants. Objectif, mieux évaluer la dangerosité de certains animaux.
Une morsure de chien au niveau de la cuisse et 10 points de suture à l’hôpital. Voilà ce qui était arrivé à la jeune Anna que nous avions rencontrée l’année dernière : « Il m’a mordu, apparemment il m’a tiré et il m’a secoué ».
En Belgique, plus de 600 personnes sont hospitalisées chaque année suite à des morsures de chiens. Un chiffre qui serait largement sous-estimé car en réalité, il n’existe pas de base de données précise qui recense l’ensemble des cas de morsure. C’est ce que dénonce cette vétérinaire psychiatre spécialisée dans l’évaluation comportementale des chiens.
« On n’a rien du tout, on n’a aucune valeur, on n’a aucune donnée sur le nombre de morsures, sur la gravité des morsures, qui a mordu, qui a été mordu », constate Fabienne Bedet, vétérinaire psychiatre. Sans évaluation comportementale et sans recensement des morsures, cela signifie que certains chiens potentiellement dangereux ne sont pas signalés et pourraient être dans la nature. L’union professionnelle des vétérinaires demande ainsi au gouvernement wallon la création d’un observatoire des morsures. « On souhaite mettre en place un observatoire des morsures avec une évaluation comportementale obligatoire. Si on n’évalue pas bien un chien, il pourrait être euthanasié pour des mauvaises raisons, alors que c’est un chien qui n’est pas dangereux, c’est une circonstance qui est arrivée. Donc on souhaite à la fois protéger les chiens avec un cadre clair et protéger les gens évidemment du risque de morsure ».
Après une morsure, aucune démarche ne prévoit actuellement le signalement obligatoire dans la fiche d’identité du chien. Cela représente donc aussi un danger pour les vétérinaires. « Nous en consultation, lorsqu’on consulte la fiche du chien, on n’a aucune idée de son niveau de dangerosité, raconte Léonard Theron, vétérinaire et vice-président de l’Union professionnelle vétérinaire. Donc ça peut directement, pour le vétérinaire, être un risque de morsure direct pendant la consultation ».
L’union professionnelle des vétérinaires estime que la création de cet observatoire des morsures coûterait plusieurs centaines de milliers d’euros, mais permettrait d’éviter de nombreux drames chaque année.


















