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« Un lapin mort dans ses déjections, sans eau ni nourriture » : de plus en plus d’animaux de ferme abandonnés, les refuges débordés

Par RTL info avec Arnaud Toussaint et Michael Harvie
Les associations de défense des animaux ne savent plus où donner de la tête. Ce lundi, elles sont encore intervenues à Thuin où elles ont découvert de nombreux cadavres d’animaux. Des opérations se multiplient grâce aux dénonciations qui sont en augmentation. Mais il n’y a quasiment plus de places dans les refuges pour accueillir ces animaux de ferme.

Un poulailler transformé en scène d’horreur. Impossible de comptabiliser le nombre de cadavres de poules, de lapins et de moutons. Sophie Locatelli, directrice de l’Asbl « Le rêve d’Aby », raconte : « Il y en avait dans les clapiers, dans les niches, dans les petits bâtiments à droite à gauche de la propriété ». Tous laissés à l’abandon depuis plusieurs mois. Leur propriétaire de 75 ans les a oubliés. En 13 ans d’intervention, Sophie n’a jamais vu ça : « Dans chaque cage, il y avait des animaux morts. Donc ici, on voit bien l’état d’ossement d’un lapin qui est mort en fait dans ses déjections, sans eau, sans nourriture ».

Parmi ces cadavres, quelques volailles survivent. Trois moutons également, avec plus de 10 kilos de laine sur le dos. « Il était rempli de poux, on a dû le traiter contre la gale. Il devait avoir des parasites internes qu’on a traités aussi ». Ces traitements, c’est le vétérinaire Pierre van Boxstael qui s’en charge. Après la saisie, il constate les blessures et soigne les animaux pendant de longs mois : « Il y a des cas où il faut s’accrocher, confie le vétérinaire. Si on commence à s’imaginer les souffrances que l’animal a dû endurer pendant des mois, des années parfois, c’est compliqué, c’est un peu pour ça qu’on fait ce métier-là ».

La maltraitance animale est de plus en plus dénoncée. Et les interventions sont donc plus fréquentes. L’association dans laquelle travaille Sophie est intervenue huit fois ce mois-ci. Et justement, en pleine interview, Sophie reçoit un appel. Elle doit saisir en urgence deux cochons vietnamiens. « Ce sont des animaux qui sont très difficiles à caser. Ici, on n’a plus de place du tout et mes collègues n’ont plus de place non plus », déplore-t-elle. La place, c’est le gros problème actuel. Tous les refuges wallons sont dans la même situation. Sur mille places existantes, il n’en reste qu’une dizaine. Sophie part donc en intervention sans savoir où mettre ces cochons. Sur place, des porcins trop gros, blessés et dans un enclos minuscule. Ils sont saisis en douceur. « Ce ne sont pas des animaux qu’on peut contenir et qu’on peut obliger. Donc, on cherche la meilleure façon de faire les choses pour éviter que les animaux soient apeurés ou qu’ils se blessent », raconte-t-elle. Installés dans la camionnette, ils quittent définitivement leur enclos.

La journée de Sophie n’est pas encore finie. Elle part maintenant sauver un âne. A son retour, elle devra une nouvelle fois trouver une solution et pousser les murs de son refuge.

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