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C'est un sujet houleux qui anime bon nombre de débats dans notre pays, à savoir s'il faut boycotter ou pas la coupe du monde organisée au Qatar. Pour Samuel Cogolati, député fédéral chez Ecolo, la réponse est claire : "Évidemment, on soutient les diables. Mais politiquement, nous considérons que nous portons une responsabilité morale de dénoncer aujourd'hui ce qui ne va pas depuis des années au Qatar". Pour lui, il faut exiger la création d'un fond d'indemnité pour venir en aide aux victimes des chantiers mis en place pour cette coupe du monde. "Je pense que l'esclavage n'a plus sa place au 21e siècle" poursuit-il.
Questionné sur le nombre de personnes décédées sur les chantiers, le coordinateur de campagnes chez Amnesty International Belgique, François Graas, tient à nuancer les données que l'on a. "Des morts, il y en a eu certains mais il n'y a pas de chiffres fiables" précise-t-il. Pour lui, il faut également mettre en place un fond d'indemnité pour les victimes du pays.
Un pays qui tente de se moderniser
Au MR, c'est un autre son de cloche qui se fait entendre. Pour Georges-Louis Bouchez, président du MR, il faut prendre en compte les évolutions qui ont été opérées au Qatar. "Depuis qu'il y a cette coupe du monde de football, elle a entraîné un niveau de réformes au Qatar comme on ne le voit pas du tout dans le reste de la région". Il poursuit en expliquant, "Aujourd'hui, boycotter le Qatar, ça veut dire quoi ? Ça veut dire "vous avez fait plus d'efforts que tous les autres pays de la région et on ne va pas vous récompenser pour vos efforts en continuant le dialogue"".
Résident au Qatar et présent dans le milieu du football depuis de nombreuses années, Olivier Materne était invité à répondre par rapport à ce boycott. Lorsque la présentatrice Audrey Leulens lui demande : "Vous avez l'impression qu'aujourd'hui, on s'acharne sur un pays qui depuis 20 ans souhaite se développer ?", la réponse d'Olivier Materne rejoint celle du président du MR. "Le Qatar a évolué et je pense que ce pays a le droit d'avoir une reconnaissance par rapport à cette évolution" explique-t-il.
Pour lui, ce boycott ne serait pas bénéfique pour les relations entre le Qatar et l'Europe. "Le boycott, c'est quelque chose qu'il faut éviter. Ça ne renforce pas du tout les possibilités de communication et de relations entre États".
Un débat parfois tendu donc, qui n'est pas près de s'apaiser alors que la coupe du monde approche.