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Marie France revient et chante "La nuit qui vient sera belle"

"La nuit qui vient sera belle": le titre de son nouvel album va "comme un gant" à Marie France, ancienne meneuse de revue de L'Alcazar, de retour en "femme fatale" et "grande romantique", accompagnée pour un duo par Alain Chamfort, un fidèle.

Artiste glamour inclassable, personnalité queer et mascotte dans les années 70 du groupuscule Gazolines, dans le sillage du Front homosexuel d'action révolutionnaire (FHAR), Marie France, 77 ans, a aussi posé sa voix sur une dizaine d'albums, en solo ou avec le groupe français Bijou et les Phantom, formation belge de rock-garage.

Figure marquante du mouvement punk en France, aux côtés des journalistes-écrivains Patrick Eudeline et Yves Adrien, Marie France, née garçon, a raconté sa transition dans une autobiographie, "Elle était une fois..." (éditions Denoël).

En 1977, Jacques Duvall, surnommé le "Gainsbourg belge" lui offre une première chanson, "Déréglée", qui installe le style espiègle et mystérieux de la légende des nuits parisiennes. Sa voix douce et féline captive aussi Marguerite Duras pour "Le Navire Night", monté au théâtre en 1979.

Le cinéaste André Techiné l'enrôle pour "Barocco", où elle interprète la chanson "On se voit se voir" dans une B.O. récompensée par le César de la meilleure musique de film. Marie France jouera à nouveau pour lui dans "Les innocents" en 1987.

Quatre ans après "Tendre assassine", voici donc au rayon musique "La nuit qui vient sera belle" (29 Music/Kuroneko), paru récemment. Jacques Duvall et le compositeur français Léonard Lasry ont ciselé pour leur muse douze titres sur mesure, aux accents résolument disco-pop, avec des textes drôles, piquants, en totale auto-dérision, mais aussi ultra romantiques.

– "Plurielle et singulière" –

"L'amour est innocent" réunit Alain Chamfort et Marie France. "J'ai toujours admiré Alain. Nous nous connaissons depuis longtemps. Avec ce duo, il m'a fait un immense cadeau. Avec Jacques Duvall, un ami commun, nous faisons partie de la même famille en quelque sorte", confie Marie France à l'AFP.

Pour Léonard Lasry, maître d'œuvre du disque qui a composé aussi pour Charlotte Rampling et Sylvie Vartan, "Marie France est toute en nuances, avec un style à elle toute seule. La veine de l'album est légère et mutine".

"Jackie Shane", premier single, rend hommage à la chanteuse américaine soul, une des pionnières transgenres. Avec "Drôle de dame", Marie France évoque son propre parcours: "Je suis une drôle de dame/Un peu particulière/Plurielle et singulière/Un spécimen curieux/Dans un monde trop sérieux..."

Le titre qui donne son nom à l'album est l'occasion pour elle de défendre son statut d'éternel oiseau de nuit: "La nuit qui vient sera belle/Quand le soleil fait la roue/Quelle beauté/Mais durant son sommeil/C'est à nous de briller !"

"Cet album a été porté par les ailes du bonheur. Tout s'est passé d'une façon magique. Ces chansons me vont comme un gant. J'aime autant jouer les femmes fatales que les grandes romantiques. Après +Tendre Assassine+, qui était plus noir, c'est le jour et la nuit", dit Marie France, récusant au passage son statut d'icône.

"Je préfère égérie. Icône, c'est mystique et trop sérieux ! Chanson, cinéma ou revues, tout a été un enchaînement parfait dans ma vie grâce à ma bonne étoile. Tout s'est fait au hasard de belles rencontres, de Jacques Duvall à Léonard Lasry aujourd'hui, en passant par Marguerite Duras, André Téchiné, Serge Gainsbourg, Frédéric Botton (auteur-compositeur français, ndlr)) ou encore Pierre et Gilles", résume la chanteuse et comédienne. Le célèbre duo de photographes signe d'ailleurs une nouvelle fois la pochette de l'album.

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