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En quelques mois, plusieurs structures essentielles ont été ciblées par des cyberattaques. L’administration wallonne a vu son site internet compromis en avril, l’opérateur Orange a été victime d’un vol de données cet été, et ce week-end, des aéroports européens ont subi une nouvelle offensive informatique.
« Le premier impact d’une cyberattaque qui nous touche, c’est quand les systèmes ne fonctionnent plus. Il n’y a plus d’informatique. Un hôpital sans informatique, ce sont des rendez-vous annulés, des opérations reportées. C’est dramatique. Une usine sans informatique, c’est une usine à l’arrêt, peut-être en faillite », alerte Vincent Defrenne, cofondateur de la société de cybersécurité Nviso.
Des pertes colossales pour les entreprises
La paralysie informatique peut coûter très cher. L’exemple de Jaguar Land Rover, touché par une cyberattaque depuis début septembre en Angleterre, en témoigne : l’entreprise est incapable de produire de nouveaux véhicules et subit des pertes estimées à 57 millions d’euros par semaine.
À l’échelle mondiale, le coût de la cybercriminalité explose. « On parle aujourd’hui, en tout cas pour l’année 2025, de 10.000 milliards de dollars d’impact financier au niveau mondial. Et toutes les études montrent que ce chiffre ne fait qu’augmenter année après année », indique David Vanderoost, CEO d’Approach Cyber.
Et en Belgique ?
La Belgique n’est pas épargnée. Entre octobre 2024 et février 2025, le nombre d’incidents signalés a fortement augmenté par rapport à la même période l’année précédente.

« On a vu une augmentation de 81 % du nombre de notifications les six premiers mois de cette année en comparaison à la même période l’année dernière. Notre estimation, c’est qu’on a une cyberattaque assez importante dans notre pays, presque tous les jours », constate Miguel De Bruycker, directeur du Centre pour la Cybersécurité en Belgique.
Qui sont les cybercriminels et que cherchent-ils ?
Les motivations sont avant tout financières. « Leur objectif, c’est gagner de l’argent. C’est de l’extorsion. C’est de l’extorsion avec des moyens digitaux », explique Vincent Defrenne. Quant à leur localisation, ils opèrent depuis de nombreux pays. « Évidemment, il y en a pas mal en Russie. On voit que, par exemple, les hôpitaux, on peut lier ça à des attaques en Russe. Mais il y a eu des arrestations en France, en Allemagne, en Europe, parfois des très jeunes, d’ailleurs. »
Face à ces menaces, la Belgique reste vigilante. La majorité des cyberattaques sont interceptées avant qu’elles ne causent des dégâts. Le pays peut s’appuyer sur une cybersécurité performante, considérée comme l’une des meilleures d’Europe.

















