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Des chiffres, révélés par une étude récente publiée dans Nature Medicine, démontrent l'ampleur de cette maladie qui demeure le cancer le plus diagnostiqué et le plus meurtrier chez les femmes.
Selon l'expert scientifique de nos confrères de Het Laatste Nieuws, Martijn Peters, l'étude fournit un aperçu complet de l'impact actuel et futur du cancer du sein.
Une étude d'envergure mondiale
Les chercheurs ont analysé les données de 185 pays, mettant en évidence des disparités significatives en fonction du niveau de développement. En 2022, 2,3 millions de nouveaux cas et 167 000 décès ont été recensés.
Dans les pays à faible Indice de Développement Humain (IDH), le risque de décès par cancer du sein est beaucoup plus élevé. Aux Fidji, ce risque atteint 4,2 %, contre 1,5 % en Belgique, un pays à IDH élevé. Cependant, les diagnostics sont plus fréquents dans les pays développés: en France, une femme sur neuf (11,1 %) reçoit un diagnostic de cancer du sein au cours de sa vie, un chiffre comparable à celui de la Belgique (11,0 %) et de l'Australie (10,9 %).
Dans cette même étude, on apprend également que, chaque minute, 4 femmes apprennent leur cancer du sein et une en meurt.
Les causes et les pistes de prévention
L'étude identifie plusieurs facteurs de risque liés aux modes de vie occidentaux : diminution du nombre de grossesses, première naissance tardive, allaitement moins fréquent, obésité, inactivité physique, consommation d'alcool, contraception hormonale et traitements hormonaux substitutifs.
Les scientifiques estiment qu'un quart des cas de cancer du sein pourraient être évités en réduisant certains de ces facteurs, notamment la consommation d'alcool (4 à 16 %), l'obésité (8 à 28 %) et en favorisant l'allaitement maternel (4 %).
La Belgique, un modèle en matière de réduction de la mortalité
L'étude a analysé l'évolution de la mortalité due au cancer du sein dans 46 pays au cours des dix dernières années. Si une baisse est constatée dans 30 pays, seuls sept d'entre eux, dont la Belgique, affichent une réduction annuelle d'au moins 2,5 %. La Belgique se distingue même avec une baisse moyenne de 3,1 % par an, atteignant ainsi l'objectif fixé par l'Initiative mondiale contre le cancer du sein (GBCI) de l'OMS.
Vers une augmentation des cas et des décès d'ici 2050
Malgré ces progrès, les projections sont alarmantes : d'ici 2050, les cas de cancer du sein devraient augmenter de 38 %, atteignant 3,2 millions par an, tandis que les décès pourraient croître de 68 %, soit 1,1 million de morts annuelles.
Pour inverser cette tendance, l'étude appelle à des actions urgentes, notamment des investissements accrus dans le diagnostic précoce et le traitement, en particulier dans les pays à IDH faible. Si l'ensemble des pays parvenaient à réduire la mortalité de 2,5 % par an, il serait possible de diviser par deux le nombre de décès d'ici 2050, passant ainsi de 1,1 million à 560 000.



















