L'endométriose, une maladie encore tabou, affecte la vie de nombreuses femmes: "Des fatigues, des malaises, des impacts sur la vie"

Il y a deux mois, Céline a été opérée pour son endométriose. "Cette opération m'a permis de revivre", dit-elle. Un soulagement après 9 ans de calvaire sans comprendre ses douleurs. "Je devais toujours aller aux toilettes, je faisais des malaises, j'étais vite fatiguée".

Son cas est loin d’être isolé, le docteur Saadeh reçoit une dizaine de patientes chaque jour et il estime qu’il faut en moyenne 7 à 10 ans pour qu’un diagnostic soit posé, car les symptômes sont souvent banalisés. Pourtant, 10% des femmes en souffrent. "Cela cause des fatigues chroniques, de l'anxiété, ça a un impact sur le fonctionnement quotidien, sur la vie sexuelle, sur les projets de grossesse", détaille-t-il.

L’endométriose consiste en la présence de tissus semblables à la muqueuse utérine en dehors de l’utérus. Dans 20% des cas, ces tissus peuvent même se trouver ailleurs dans le corps : par exemple, sur le diaphragme, ce qui donne des douleurs à l’épaule ou encore au niveau des poumons. "Ça peut donner des lésions au niveau pulmonaire, les patientes peuvent parfois cracher du sang", affirme le docteur.

Autre conséquence : l’impact sur la fertilité. Stéphanie s’est rendu compte qu’elle était atteinte d’endométriose, car elle ne parvenait pas à tomber enceinte. Elle a dû être opérée à deux reprises et passer par une procréation médicalement assistée, ce qui a mené à trois années compliquées. "Ce sont quand même à chaque fois des opérations, puis des déceptions. Il faut pourtant garder espoir", ajoute-t-elle.

Le Docteur Luycx, repsonsable du service de procréation médicalement assistée au Grand Hôpital de Charleroi, estime que 40% des femmes qui passent par la procréation médicalement assistée souffrent en fait d’endométriose. Une grossesse qui est pourtant bénéfique et s’avère être un véritable traitement.