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Siska, 26 ans, se fera euthanasier en novembre : « Je suis restée beaucoup plus longtemps que je ne l’aurais souhaité »

Par RTL info
Siska De Ruysscher, une jeune femme de 26 ans de la région de Hamme en Flandre orientale, a choisi de se faire euthanasier en novembre. Après plusieurs tentatives de suicide, malgré l’aide qu’elle a reçue, la souffrance psychologique prend le dessus et cette vie ne lui correspond pas. Elle s’est confiée à nos confrères de Het Laatste Nieuws.

À 26 ans, Siska De Ruysscher, une jeune femme de Flandre orientale a décidé de vouloir mettre fin à ses jours par le biais de l’euthanasie. Après des années de souffrances mentales et de thérapies, elle a décidé qu’elle était arrivée « au bout du chemin ».

« J’avais 13 ans quand j’ai eu envie de mourir », dévoile Siska. Harcelée à l’école maternelle, puis à l’école primaire, cela lui a donné le sentiment de ne jamais être « assez bien ». « D’une manière ou d’une autre, j’étais ‘différente’. Mes difficultés étaient plus lourdes que celles de mes camarades, et ils m’ont laissée tomber », décrit la jeune femme.

Une quarantaine de tentatives de suicide

Elle a fait sa première tentative de suicide à 14 ans. « Je n’ai rien dit à personne, car je craignais qu’on m’empêche d’essayer à nouveau. Après deux jours, je suis retournée à l’école. En tout, j’ai essayé une quarantaine de fois de mettre fin à mes jours. Les gens pensent parfois : ‘quarante tentatives, voulait-elle vraiment mourir ?’ Oui, je le voulais, et j’aurais voulu que cela fonctionne. Je n’ai jamais été heureuse de me réveiller dans un lit d’hôpital », raconte Siska.

Elle a vu une vingtaine de psychologues au total. Certains ne la prenaient pas au sérieux. « Toujours les mêmes questions, toujours les mêmes formulaires à cocher. Jusqu’à ce que plus personne ne sache quoi faire de moi », raconte Siska. « Un psychologue m’a littéralement dit un jour : ‘qu’est-ce qui t’empêche de sauter d’un pont ?’ En rentrant chez moi, en traversant un pont, je me suis posé la question : ‘pourquoi ne le fais-je pas ?’ Et la réponse était : parce que je ne veux traumatiser personne. Ni les passants, ni les conducteurs, ni les machinistes », se rappelle-t-elle.

Des voyages au bout du monde

Siska affirme qu’elle a enchaîné toutes sortes de thérapies pour tenter de guérir et de comprendre ce qui lui donnait ce mal-être. « Mon corps n’en peut plus non plus. Je suis épuisée. Travailler n’est plus possible, et même les plus petites choses du quotidien sont devenues un combat impossible : se lever, faire les courses, s’habiller, ouvrir les volets ».

La jeune femme a tenté de se soigner en réalisant tous ses rêves : un voyage en Namibie, un autre en Thaïlande auprès des éléphants. Elle a également rencontré sa chanteuse préférée : Pommelien Thijs. « Mon voyage de rêve ne m’a pas transformée. Il m’a seulement confortée dans ma conviction », avoue-t-elle.

« Certaines personnes me trouvent égoïste. Tout ce que je fais subir à mes parents, mes sœurs, mes amis… En réalité, je suis restée en vie beaucoup plus longtemps que je ne l’aurais souhaité. Je l’ai peut-être fait davantage pour eux que pour moi-même. Maintenant, c’est à moi de jouer. »

« J’ai été placée en isolement, attachée, médicamentée de force »

Récemment, elle a été invitée sur les plateaux télé et souhaite sensibiliser les autres à la santé mentale, et aux problèmes psychologiques. « Je raconte mon histoire parce que je pense que beaucoup de choses doivent changer dans le système de soins : les procédures, les listes d’attente, les remboursements, les hospitalisations forcées. Je suis le produit d’un système défaillant. J’ai été placée en isolement, attachée, médicamentée de force, et j’ai vu des infirmiers lever les yeux au ciel, comme pour dire : ‘la revoilà’. Je ne me fais pas d’illusions : ce ne sera pas mieux demain. Mais ce n’est qu’en racontant les choses qu’elles pourront changer », termine la jeune femme.

Le Centre de Prévention du Suicide met à disposition une ligne d’écoute gratuite, accessible 24h/24 et 7j/7 au 0800 32 123, ainsi que des ressources pratiques et un forum d’échanges via son site www.preventionsuicide.be.

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