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Luc Gilson recevait Pierre‑Emmanuel Paulis, instructeur à l’Euro Space Center et président de la Mars Society Belgium, dans La Tête dans les étoiles, pour évoquer le retour annoncé de l’homme sur la Lune. Après Apollo 17 en 1972, cette « nouvelle course » oppose désormais les États‑Unis, non plus aux Russes, mais aux Chinois, qui planifient un premier pas de taïkonaute en 2028. Pour la NASA, il y a urgence…
La mission Artemis 2 est donc prévue à partir du 5 février 2026, avec une fenêtre de lancement qui s’étend jusqu’au 26 avril 2026 selon les conditions et la préparation technique. Après Artemis 1, inhabité, elle enverra cette fois quatre astronautes (trois Américains dont une femme, et un Canadien) autour de la Lune, sans y atterrir.
« Ce sera historique puisque, depuis Apollo 17, il n’y a plus ce genre de mission », souligne Pierre‑Emmanuel Paulis. « Les astronautes seront à plusieurs milliers de kilomètres de la Lune, au-delà de la Lune. On ne s’est jamais aventuré aussi loin », poursuit le président de la Mars Society Belgium.
Cette mission permettra de répéter toutes les étapes techniques que les astronautes devront suivre lors d’Artemis 3, à l’exception de l’alunissage. En effet, c’est la mission Artemis 3 qui devrait poser un équipage sur le pôle Sud lunaire en 2027, un site susceptible d’abriter de la glace et donc de l’eau. L’objectif poursuivi à plus long terme est la construction progressive d’une base permanente, qui pourrait devenir un tremplin vers Mars.
Une femme pour fouler la Lune ?
Pour sa mission Artemis 3, la NASA mise sur un geste symbolique, avec peut‑être une femme ou une personne de couleur pour fouler à nouveau le sol lunaire. « Ce sera certainement une femme, assure Pierre‑Emmanuel Paulis. C’est très important ». « La NASA a recruté de nouveaux groupes d’astronautes. Il y a beaucoup de femmes parmi eux », observe-t-il. Un astronaute japonais fera partie du groupe, mais pas d’Européen à ce stade.
La Chine, de son côté, accélère le rythme. Elle veut affirmer sa place de deuxième puissance spatiale avec une présence permanente en orbite et des tests réussis d’atterrisseurs lunaires. Pierre‑Emmanuel Paulis pense que les taïkonautes viseront directement un alunissage, sans mission d’essai autour de la Lune. Les Russes, eux, sont hors course : leur industrie spatiale est fragilisée par la guerre en Ukraine. Seules subsistent quelques coopérations ponctuelles entre NASA et Soyouz.


















