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Les images feront le tour du monde dans la journée, car compte tenu du décalage horaire, le défilé s’est déroulé alors que l’Occident dormait encore du sommeil du juste… ou plutôt de l’inconscient car ce qui s‘est passé à Pékin est un message et un avertissement.
Il y a de l’autre côté de la Terre un autre monde, et il est surpuissant économiquement mais aussi militairement. Alors que l’Europe était en plein sommeil et que les États-Unis venaient de se coucher, la Chine s’était réveillée et depuis un bon moment. On retiendra notamment cette photo très symbolique où l’on voit Xi Jinping, vêtu d’un costume mao accueillant Kim Jong-un puis Vladimir Poutine. Et avant eux, une vingtaine de dirigeants venus du monde entier, mais pas de notre monde. Le seul européen présent était Robert Fico le premier ministre slovaque, pro russe.

Pendant septante minutes se sont succédé démonstrations aériennes, défilés de soldats réglés comme des automates, présentations d’équipements militaires de pointe, comme des missiles hypersoniques, capables de viser les porte-avions américains autour de Taïwan, et enfin, quelques drones sans pilote et des chars derniers cris. Tout cela accompagné de chants patriotiques, dans la plus pure tradition stalinienne.
Debout dans sa limousine à toit ouvrant, équipée de quatre micros le président chinois a prononcé devant la foule triée sur le volet, un discours qui se voulait pacifique… Il a déclaré que la Chine était « inarrêtable » et que « la noble cause de la paix et du développement de l’humanité triomphera assurément. »
«Face à un choix entre la paix ou la guerre»
« Aujourd’hui, l’humanité fait de nouveau face à un choix entre la paix ou la guerre, le dialogue ou la confrontation », a-t-il ajouté. La Chine étant bien sûr à ses yeux le nouveau garant de l’équilibre du monde.
Côté mise en scène, la fanfare militaire comptait 80 clairons symbolisant les années écoulées depuis 1945. Quant à la présence de 14 formations de musiciens, elle évoquait le nombre d’années de guerre, selon l’histoire officielle du parti communiste chinois qui fait démarrer le conflit en 1931, avec l’attaque de la Chine par le Japon.
Relisez les aventures de Tintin, dans le Lotus bleu, c’est très bien raconté. Autre monde, autre histoire, il va falloir s’y intéresser et pas seulement de manière anecdotique. car ce défilé, que des centaines de millions de Chinois ont suivi à la télévision, était aussi destiné aux opinions publiques occidentales qui vont prendre leur petit déjeuner devant ces images triomphantes de la place Tiananmen.
On n’a jamais aussi bien illustré le vieil adage romain, « si vis pacem, para bellum » : si tu veux la paix, prépare la guerre !


















