Partager:
Des ONG accusent la société belge Siat, spécialisée dans la production de caoutchouc, de ne pas respecter ses engagements envers des communautés locales africaines. L'année dernière, le groupe avait promis d'entamer des discussions avec ces dernières, qui l'accusent d'accaparement de terres et de violations des droits humains. Or, la situation n'a pas évolué, affirment ces ONG lundi dans un communiqué.
En juin 2022, des représentants du Ghana, du Nigeria et de la Côte d'Ivoire avaient dénoncé des atteintes aux droits humains en raison d'accaparement de terres par Siat. Des représentants de communautés locales et des ONG s'étaient mobilisés devant le siège de l'entreprise à Zaventem.
Un an plus tard, "malgré les premiers efforts de Siat pour renouer le dialogue, aucune retombée positive concrète n'a été constatée", regrettent notamment Entraide et Fraternité, FIAN Belgium ou encore les Amis de la Terre Afrique. "Seulement une rencontre a eu lieu à Abidjan entre les communautés affectées et le CEO de l'entreprise. Malgré les rappels réguliers de la société civile pour que Siat donne suite aux conclusions de cette rencontre, l'entreprise a mis fin aux contacts. Les rencontres similaires prévues dans d'autres pays où Siat est active (Ghana et Nigeria) n'ont jamais été confirmées, ni planifiées", ajoutent-elles.
Sollicité par l'agence Belga, le groupe Siat était injoignable.
Selon les ONG, l'extension des plantations de Siat s'est faite sans garantir les droits des communautés locales. Bien que les contextes varient d'un pays à l'autre, les témoignages se rejoignent quant aux impacts de l'entreprise: accaparement des terres, pertes de biodiversité, dégradation de l'environnement et vive répression des oppositions aux activités de l'entreprise.
Siat fait partie des cinq grandes entreprises qui contrôlent 75% des plantations de palmiers à huile en Afrique, selon les ONG.
Les communautés demandent une reprise du dialogue et la réparation des préjudices subis.