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Sept ans après l’avoir quitté à l’occasion du Brexit, le Royaume-Uni réintégrera en 2027 l’emblématique programme européen d’échanges universitaires Erasmus, ont annoncé mercredi la Commission européenne et le gouvernement britannique, dans un communiqué commun.
Cette annonce devrait réjouir la communauté estudiantine francophone belge : avant le Brexit, le Royaume-Uni était la troisième destination la plus prisée des étudiants de la Fédération Wallonie-Bruxelles, après l’Espagne et l’Italie, selon un rapport gouvernemental de 2017.
Ce retour « ouvre la voie à de nouvelles expériences partagées et à des amitiés durables » à tous les étudiants qui pourront bénéficier de cette extension du programme, a souligné sur X la présidente de l’exécutif européen Ursula von der Leyen. « L’association du Royaume-Uni au programme Erasmus+ en 2027 doit offrir d’importantes opportunités dans les domaines de l’éducation, de la formation, du sport et de la jeunesse pour les citoyens du Royaume-Uni et de l’Union européenne, en particulier pour les jeunes générations », insistent le commissaire Maroš Šefčovič et le ministre britannique aux relations avec l’UE, Nick Thomas-Symonds.
Depuis l’arrivée du nouveau Premier ministre britannique, le travailliste Keir Starmer, Bruxelles et Londres élaborent un nouveau partenariat stratégique qui a conduit à la tenue en mai dernier d’un tout premier sommet entre eux depuis le Brexit. Ils ont également conclu « des discussions exploratoires » sur la participation du Royaume-Uni au marché intérieur de l’électricité de l’Union européenne, notamment pour stimuler les investissements en mer du Nord et renforcer la sécurité énergétique.
D’ici à leur prochain sommet, les deux parties veulent encore conclure leurs négociations sur d’autres programmes liés à la jeunesse, à la création d’un espace sanitaire et phytosanitaire commun et à l’interconnexion des systèmes d’échange de quotas d’émission de CO2.
Cette annonce suit d’une semaine la publication d’un rapport, par la commission britannique du commerce et des affaires (UKTBC), recommandant au Royaume-Uni et à l’Union européenne de lancer un nouveau programme temporaire intitulé « Youth Experience Scheme » (YES), plafonné à 44.000 visas la première année. « Il s’agirait du programme le plus important et le plus généreux du genre au Royaume-Uni, qui redonnerait des opportunités aux jeunes qui en ont été privés par l’accord actuel sur le Brexit. »
L’accord trouvé sur Erasmus devra encore être approuvé par les 27 États membres. La décision du gouvernement conservateur de Boris Johnson, annoncée en décembre 2020, de quitter le programme Erasmus, auquel le pays participait depuis 1987 avait suscité la consternation dans l’UE, ainsi que chez les étudiants et les acteurs de l’enseignement supérieur au Royaume-Uni. Boris Johnson avait alors mis en avant le coût du programme, trop élevé selon lui, arguant que Londres accueillait plus d’étudiants européens (35.000 par an environ) qu’il n’envoyait de jeunes Britanniques (17.000) sur le continent.


















