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Le feu « fixé » à Marseille, les habitants découvrent le « massacre » des flammes : « Après des trucs comme ça, on dort très peu »

Par RTL info avec AFP
Après avoir ravagé 750 hectares et détruit des dizaines de maisons, l’incendie aux portes de Marseille est désormais fixé. Les sinistrés, choqués, découvrent les dégâts. Aucun mort, mais plus de 150 blessés légers et 400 évacués.

Après avoir parcouru 750 hectares et touché le nord de Marseille, détruisant ou endommageant de nombreuses maisons, le violent incendie parti mardi d’un feu accidentel de véhicule est désormais « fixé », permettant le retour progressif d’habitants sous le choc en découvrant l’étendue des dégâts.

« Le feu est fixé », a déclaré à 16H00 la préfecture des Bouches-du-Rhône, soulignant que cela signifiait qu’il « n’évolue plus » mais non que « les interventions sont terminées ». Il aura donc fallu près de 30 heures aux plus de 1.000 pompiers mobilisés au plus fort de l’opération pour stopper la progression des flammes, attisée par la longue canicule des derniers jours et un mistral violent.

« C’est un massacre (…), c’est allé super vite », déplore Thierry Heraud, premier riverain touché par l’incendie, qui a démarré en contrebas de sa villa des Pennes-Mirabeau, commune limitrophe de Marseille au nord.

L’incendie s’y est déclenché mardi en fin de matinée, causé par « un véhicule qui s’est enflammé en roulant » sur l’autoroute A55, a indiqué à l’AFP le procureur de la République d’Aix-en-Provence, Jean-Luc Blachon.

Dans les hauteurs de l’Estaque, quartier du nord de Marseille où le feu a causé les plus gros dommages, des voitures sont calcinées et des maisons entièrement brûlées. Dans un jardin, trois vélos, dont une minuscule bicyclette d’enfant, ont été tordus par la chaleur. Selon la préfecture, 94 habitations ont été « impactées » sur les deux communes touchées, dont 76 sont « non habitables », 71 desquelles sur Marseille.

Joëlle Marrot, 78 ans, habitante du quartier de La Pelouque à l’Estaque, vient tout juste de revenir chez elle et « découvre les dégâts » : « Il y a un côté qui a brûlé », mais « je vois la maison qui est là (à côté), elle est toute brûlée, il n’y a plus de toit, c’est horrible », se désole-t-elle.

« Quand on a vu que le feu approchait, on a fait descendre ma belle-mère de 93 ans chez mon frère, dans le bas de l’Estaque », raconte Dominique Russo, 59 ans, qui venait de finir de rénover la maison familiale.

Jusqu’à 2H00, il a arrosé cette dernière et le terrain environnant en utilisant des seaux et en finissant avec l’eau du bassin des poissons rouges.

Résultat : le feu a seulement brûlé un volet et une fenêtre. Mais à l’intérieur, le salon et les placards sont noirs de suie, le climatiseur fondu et le sol est jonché de verre.

Habitant aux Pennes-Mirabeau, Philippe Landreat, sa compagne et sa belle-fille ont eux dû passer la nuit dans une salle polyvalente après avoir évacué leur maison, finalement épargnée par les flammes. Mais ils ont eu peur. « Après des trucs comme ça, on dort très peu », souffle-t-il.

Malgré la violence et la rapidité des flammes, aucune victime humaine n’a été signalée jusqu’à présent. Quelque 79 personnes ont été traitées par les secours (dont 16 transportées vers un centre hospitalier), ainsi que 77 pompiers et membres des forces de l’ordre (9 pris en charge en centre hospitalier), selon la préfecture.

Au total, 400 personnes ont été évacuées en raison de l’incendie, dont les 71 résidents d’un Ehpad aux Pennes-Mirabeau. Parmi elles, 250 personnes ont rejoint les différents centres d’hébergement mis à disposition par la mairie. Laquelle, de même que le département et la métropole, ont déjà annoncé le versement d’aides aux sinistrés.

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