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Pour y accéder, il faudra payer : si les autorités ne font rien, les propriétaires italiens prennent des mesures « non officielles » pour protéger leurs montagnes des touristes

Par RTL info avec CNN
Excédés par le tourisme de masse dans les Dolomites, des agriculteurs italiens ont décidé d’installer des tourniquets payants pour limiter l’accès à certains lieux prisés des influenceurs. Une initiative qui suscite débat, alors que les autorités tardent à réagir.

Dans les Dolomites, au nord de l’Italie, les files de touristes s’allongent chaque jour un peu plus. Attirés par des photos diffusées sur Instagram, des milliers de visiteurs envahissent les sentiers de montagne pour immortaliser leur passage devant les célèbres sommets de Seceda ou des Trois Cimes. Pour lutter contre cet afflux, des propriétaires de terrains situés dans les montagnes ont installé des tourniquets, obligeant les visiteurs à payer 5 euros pour accéder à certains points de vue.

« Les gens vont là où tout le monde va. Nous sommes des moutons », déplore Carlo Zanella, président du club alpin Alto Adige. Selon lui, les influenceurs sont responsables de cette tendance qui met en péril la tranquillité des lieux.

Georg Rabanser, ancien snowboardeur professionnel et aujourd’hui propriétaire, fait partie de ceux qui ont installé les tourniquets. Il explique avoir pris cette décision par frustration face au manque de réaction des autorités locales : « Des milliers de personnes traversent nos propriétés chaque jour et laissent des déchets. C’était un appel à l’aide. Nous attendions un appel des autorités, mais rien n’est venu. »

Malgré une loi italienne qui garantit l’accès libre aux parcs naturels, aucune mesure officielle n’a été prise contre ces installations privées.

« Ils montent en tongs »

Pour Carlo Zanella, l’accès incontrôlé aux montagnes pose aussi des questions de sécurité. « Avant, ceux qui venaient étaient préparés : ils avaient des cartes, étaient bien équipés. Aujourd’hui, certains montent en tongs avec un parasol et se retrouvent coincés parce qu’ils n’ont pas vérifié les horaires des remontées mécaniques », déplore-t-il. Il n’hésite pas à suggérer des mesures drastiques : « Je passerais le prix d’entrée de 5 à 100 euros et je fermerais les comptes des influenceurs voyage ».

Face à la grogne, l’office du tourisme de Santa Cristina affirme que la situation est exagérée. Des gardes forestiers ont été engagés pour s’assurer que les touristes respectent les sentiers et ne dérangent pas les prairies. « La situation s’est nettement améliorée », assure Lukas Demetz, président de l’office.

D’autres régions italiennes prennent aussi des mesures : des parkings limités, des navettes payantes ou encore des frais d’accès de 40 euros ont été instaurés dans certains lieux très fréquentés, comme le lac de Braies.

Un été sous haute surveillance en Italie

Au-delà des montagnes, toute l’Italie renforce les règles cet été pour encadrer les comportements jugés inappropriés. Être torse nu ou en maillot en dehors des plages peut valoir une amende allant jusqu’à 500 euros sur l’île d’Elbe ou à Diano Marina. À Livourne, marcher pieds nus est interdit.

En Sardaigne, il est désormais interdit de fumer sur certaines plages, de creuser le sable pour planter un parasol, ou même de s’allonger sans tapis. Et dans les zones festives comme San Felice Circeo, la vente d’alcool à emporter est interdite, tout comme la musique forte en dehors de certaines plages horaires.

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