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Loin des autoroutes belges, certains dépanneurs du pays prennent la route du sud chaque été… pour continuer à travailler. Depuis trois ans, la société d’assistance Touring déploie des équipes belges dans le sud de la France, en pleine période estivale. Objectif : renforcer les effectifs français qui doivent gérer plus de pannes pendant les vacances.
Une mission, des kilomètres et des paysages
Frédéric, dépanneur Touring, a accepté de vivre cette expérience. Le matin où nous l’avons rencontré, il est parti en intervention dans un camping au cœur de l’Ardèche. Aller-retour : 400 kilomètres. « En Belgique, sur une journée moyenne, on peut varier entre 8 et parfois 14 dépannages. Ici en France, c’est absolument impossible parce qu’on a généralement minimum 80 ou 100 kilomètres à faire », explique-t-il.
Et si le rythme est différent, le décor aussi. « Rien à voir avec la Belgique, ne serait-ce que le climat. C’est un monde de différence. C’est très agréable de rouler ici et de voir des beaux paysages comme ça », confie Frédéric.
C’est une aventure
Derrière chaque intervention se cache une organisation bien rodée. À quelques centaines de kilomètres de là, dans un centre de dispatching près de Lyon, des employés belges gèrent les demandes d’assistance. « Beaucoup de garages sont surchargés pendant ces périodes de vacances. On rencontre parfois des difficultés à faire dépanner les véhicules de nos clients. C’est pour ça que Touring et les autres clubs européens envoient des dépanneurs sur place », explique Samuel, dispatcheur dans ce centre.
Rien que le mois dernier, 1.500 dossiers ont été traités depuis ces locaux. Les patrouilleurs sont ensuite répartis sur des zones stratégiques, notamment le pourtour méditerranéen et la côte atlantique près de Bordeaux. « Ce sont des endroits vraiment stratégiques pour nous », précise Samuel.
Des vacances en contrepartie
Pour convaincre les dépanneurs de s’éloigner plusieurs semaines de chez eux, Touring a trouvé une formule gagnante : offrir à chacun un logement sur place, pour accueillir toute leur famille.
À 200 kilomètres de l’intervention de Frédéric, Samuel retrouve ainsi ses proches dans une villa mise à disposition par l’entreprise. « C’est une aventure non seulement pour nous, mais pour eux aussi, parce que c’est quand même une longue période d’éloignement. Le fait d’avoir ses proches à côté de soi, c’est quand même important », témoigne-t-il.
Son fils confirme avec le sourire : « Lui travaille, mais moi ça me permet d’avoir des vacances un peu gratuites, donc c’est pas mal. »
Pendant que certains profitent de la piscine, d’autres comme Frédéric enchaînent les kilomètres sur les routes sinueuses de la vallée. Mais à chaque panne résolue, c’est un peu des vacances qu’il sauve. « Fred est un héros », lance un vacancier soulagé. Une mission réussie… en attendant la prochaine.


















