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Le Premier ministre hongrois Viktor Orbán a déployé un réseau secret d’agents du renseignement pour espionner les institutions de l’Union européenne, a révélé jeudi De Tijd. L’information ressort d’une enquête conjointe du quotidien avec l’ONG hongroise Direkt36, le collectif Paper Trail Media, le magazine allemand Der Spiegel et le journal autrichien Der Standard.
Les faits ont débuté voici dix ans, lorsque les tensions entre le gouvernement du Premier ministre hongrois et la Commission européenne ont commencé à se multiplier. Les services secrets hongrois IH ont alors envoyé des agents à la représentation permanente auprès de l’Union européenne. Ils travaillaient officiellement sur des dossiers financiers et économiques, mais étaient en réalité chargés d’espionner les institutions de l’UE de l’intérieur.
L’enquête révèle que les espions de Viktor Orbán ont utilisé des méthodes agressives inédites pour un État membre de l’UE, qui rappellent plutôt les pratiques des régimes russe ou chinois.
Des employés hongrois de la Commission européenne ont ainsi été approchés pour partager, contre rémunération, des informations internes comme des comptes rendus de réunions. Les fonctionnaires hongrois de l’UE ont même dû signer des documents les désignant comme «collaborateurs secrets» des services de renseignement hongrois.
Le réseau mis au jour met également en cause l’actuel commissaire européen hongrois en charge de la Santé et du Bien-être des animaux, Olivér Várhelyi. L’espionnage s’est déroulé et même intensifié sous son mandat à la représentation permanente auprès de l’UE, de 2015 à fin 2019, rapporte l’enquête.
