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« Il ment en permanence » : dans l’affaire Jubillar, à défaut d’une vérité tout court, il y aura une vérité judiciaire

Par RTL info avec Christophe Giltay
Affaire Delphine Jubillar, ce crime sans cadavre. Ce mercredi, l’accusation a réclamé 30 ans de réclusion criminelle contre son mari, Cédric Jubillar. La parole est désormais à la défense, qui va plaider l’acquittement, faute de preuves.

Delphine Jubillar, une infirmière de 33 ans, a disparu dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020, dans un petit village de la région d’Albi. Des voisines ont entendu des cris vers 23h. Et Louis, le petit garçon du couple, âgé de 6 ans à l’époque, a raconté qu’il s’était relevé et avait vu ses parents se disputer.

Depuis, plus rien. Aucune trace de Delphine. Son mari signale sa disparition au petit matin. Les recherches commencent : des battues infructueuses, et une enquête qui révèle que Delphine et Cédric étaient en instance de séparation. On apprend aussi que Delphine avait un amant qu’elle voulait rejoindre, et qu’elle a peut-être informé son mari, ce soir-là, de son intention de le quitter.

Le faisceau d’indices est une preuve

On a retrouvé les lunettes de Delphine, brisées, et sa voiture a changé de place durant la nuit. Devant l’accumulation d’indices, Cédric Jubillar est mis en examen pour meurtre aggravé en juin 2021.

Deux témoignages

Pendant quatre ans, les rebondissements se succèdent, notamment deux témoignages : celui d’un co-détenu et d’une nouvelle compagne de Cédric, qui affirment qu’il leur a avoué son crime et la dissimulation du corps dans un endroit connu de lui seul. Mais ces témoignages sont sujets à caution. Et on en revient toujours au même problème : on n’a pas retrouvé le corps. En quatre semaines d’audiences, le peintre plaquiste, parfois confus dans ses déclarations, n’a rien lâché. Pas un aveu.

Pourtant, ce mercredi, les avocats généraux ont requis 30 ans de prison. « Je n’ai aucun doute sur le fait que Cédric Jubillar a tué Delphine », a déclaré l’un des deux représentants de l’accusation, ajoutant : « Le faisceau d’indices est une preuve. » Son collègue, plus maladroit, s’est lancé dans une sorte de fiction à l’envers pour démontrer que Cédric ne pouvait pas être innocent… Avec cette phrase que l’on retiendra : « Faire une synthèse des déclarations de Cédric Jubillar, c’est ardu, parce qu’il ment en permanence. »

Et c’est bien là le problème : où est la vérité ?

La fugue volontaire est peu crédible

L’hypothèse d’une fugue volontaire ne tient pas la route, d’autant que l’amant de Delphine a témoigné sur le fait qu’elle devait le rejoindre.

Ce jeudi, les avocats de Cédric Jubillar vont tenter de mettre en lumière les failles de l’enquête, insister sur l’absence de preuve et de corps. Ils réclameront très certainement l’acquittement, au bénéfice du doute.

Vendredi, jour du verdict. À défaut de vérité tout court, il y aura une vérité judiciaire. Mais finalement, deux enfants, un petit garçon et une petite fille, âgés de 6 ans et 18 mois au moment des faits, ne reverront jamais leur maman.

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