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Incendie à Marseille : le feu est « fixé », « mais cela ne veut pas dire que les interventions sont terminées »

Par RTL info avec AFP
L’incendie qui s’est déclaré mardi aux Pennes-Mirabeau et a gagné les quartiers nord de Marseille, ravageant 750 hectares, est désormais fixé, a annoncé mercredi la préfecture des Bouches-du-Rhône. Si le feu n’évolue plus, les opérations de sécurisation se poursuivent sur le terrain.

L’incendie qui a atteint les quartiers nord de Marseille mardi après-midi, après avoir parcouru 750 hectares depuis la commune limitrophe des Pennes-Mirabeau, est désormais « fixé », a annoncé mercredi après-midi la préfecture des Bouches-du-Rhône dans un message sur WhatsApp.

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« Attention, un feu fixé est un feu qui n’évolue plus. Cela ne veut pas dire que les interventions sont terminées », insiste cependant la préfecture, annonçant « un autre point à venir ».

Dans la montée de l’Estaque, face à la Méditerranée, dans le nord de Marseille, une voiture est calcinée et deux maisons entièrement brûlées. Dans un jardin, trois vélos, dont une minuscule bicyclette d’enfant, ont été tordus par la chaleur.

Joëlle Marrot, 78 ans, habitante du quartier de La Pelouque, à l’Estaque, vient tout juste de revenir à sa maison et elle « découvre les dégâts » : « Il y a un côté qui a brûlé », mais « je vois la maison qui est là (à côté), elle est toute brûlée, il n’y a plus de toit, c’est horrible », se désole-t-elle.

« Quand on a vu que le feu approchait, on a fait descendre ma belle-mère de 93 ans, chez mon frère, dans le bas de l’Estaque », raconte Dominique Russo, 59 ans, qui venait de finir de rénover la maison familiale.

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Jusqu’à 2H00, il a arrosé sa maison et son terrain en utilisant des seaux et en finissant avec l’eau du bassin des poissons rouges. Résultat : le feu a seulement brûlé un volet et une fenêtre. Mais, à l’intérieur, le salon et les placards sont noirs de suie, le climatiseur fondu et le sol est jonché de verre.

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Habitants aux Pennes-Mirabeau, commune au nord de Marseille d’où l’incendie était parti mardi matin, Philippe Landreat, sa compagne et sa belle-fille ont dû passer la nuit dans une salle polyvalente après avoir évacué leur maison, finalement épargnée par les flammes. Mais ils ont eu peur. « Après des trucs comme ça, on dort très peu », souffle-t-il.

« C’est un massacre (…), c’est allé super vite », déplore Thierry Heraud, premier riverain touché par l’incendie, parti d’une voiture en feu sur l’autoroute en contrebas de sa villa.

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Cette origine accidentelle du sinitre a été confirmée mercredi après-midi par le procureur de la République d’Aix-en-Provence, Jean-Luc Blachon. Le feu a été causé par « un véhicule qui s’est enflammé en roulant » sur l’autoroute A55, a-t-il insisté auprès l’AFP, pour démentir des rumeurs.

Malgré la violence et la rapidité des flammes, aucune victime humaine n’était signalée mercredi matin. Une quarantaine de personnes ont été traitées par les secours, la plupart incommodées par les fumées, ainsi que 28 pompiers et 26 policiers, selon la préfecture. Côté bilan matériel, 70 maisons ont été « atteintes » et 10 totalement détruites.

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Quelque 400 personnes au total ont été évacuées face à cet incendie, dont les 71 résidents d’un Ehpad aux Pennes-Mirabeau. Parmi elles, 250 personnes ont rejoint les différents centres d’hébergement selon les derniers chiffres de la préfecture en fin de matinée. Si le ciel est redevenu bleu mercredi et l’odeur de brûlé s’est enfin dissipée dans le centre de Marseille, les autorités craignent toujours une reprise des bourrasques de mistral.

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« Eté à haut risque »

Ces feux virulents en tout début d’été inquiètent, alors que le mois de juin a été le plus chaud jamais enregistré en Europe de l’Ouest, selon l’institut européen Copernicus. « Il y a tout lieu de penser qu’on va vers un été à haut risque », a averti mardi soir le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, à Marseille.

Sous l’effet du changement climatique, ces événements météorologiques extrêmes devraient en effet se multiplier, alertent les scientifiques. Mardi, les pompiers des Bouches-du-Rhône sont intervenus à 40 reprises sur des départs de feu, un chiffre « exceptionnel », six fois plus élevé qu’en moyenne.

Interrompu mardi après-midi, avec plus de 110 vols annulés, le trafic à l’aéroport d’Aix-Marseille Provence, le quatrième français en nombre de passagers, a repris.

Les autoroutes autour de la deuxième ville de France ont également rouvert. Si la circulation des trains à grande vitesse à Marseille a repris depuis 06H00, le trafic TER vers le nord restait interrompu et la Côte bleue non desservie.

A l’autre bout du littoral méditerranéen, près de Narbonne, dans l’Aude, département touché par trois feux de forêt en une semaine, un incendie ayant parcouru au moins 2.000 hectares de forêt depuis lundi reste toujours actif mercredi mais ne présente plus de risque pour les zones habitées.

« Le feu ne menace plus d’habitations », même s’il n’est « pas fixé, ni maîtrisé. On travaille encore dessus, mais avec une intensité moindre que ces derniers jours », a précisé le préfet de l’Aude Christian Pouget.

Dans l’Hérault, l’incendie de Castelnau-de-Guers, qui avait entraîné la fermeture temporaire mardi de l’autoroute A9 entre Sète et Agde, a été « fixé » vers 05H00 mercredi, après avoir brûlé 400 hectares de végétation. Quant à celui de Montdardier, dans le Gard, il a également été déclaré « maîtrisé » mercredi, après avoir parcouru 500 hectares.

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