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C’est une phrase prononcée presque en passant, mais qui pourrait marquer un tournant. Interrogé sur une éventuelle entrée en politique, Teddy Riner a d’abord balayé l’idée d’un simple ministère des Sports : « Souvent on me dit ‘on vous verrait bien ministre des Sports’. Mais pourquoi toujours réduire le sportif au sport ? ». Puis, à la question de savoir s’il se verrait président de la République, il a répondu sans détour : « Bien sûr ».
« Je n’ai pas de montagne trop grande »
Quelques jours plus tard, le judoka a précisé sa pensée, invoquant la culture de la compétition qui l’anime : « Lorsque l’on fait de la politique, le champion c’est lequel ? C’est le président. Le sport m’a appris à surmonter n’importe quelle montagne : peu importe ce qui s’offre à moi, je vais travailler pour être le meilleur. Et je n’ai pas de montagne trop grande. Si demain j’ai envie de me lancer, alors je ferai ce qu’il faut. »
Une candidature possible, sur le papier
À 36 ans, le Guadeloupéen remplit toutes les conditions légales pour se présenter à l’élection présidentielle : il est français, électeur et majeur. Le véritable obstacle serait d’obtenir les 500 parrainages nécessaires. Une barrière souvent infranchissable pour les profils atypiques, les partis politiques dissuadant leurs élus de soutenir des candidatures hors système.
Des précédents dans l’histoire politique
L’idée d’un candidat venu du monde du spectacle ou du sport n’est pas nouvelle. En 1981, Coluche avait atteint 10 % d’intentions de vote dans les sondages avant de se retirer, suite à d’importantes pressions exercées sur lui et des menaces de morts. En 1988, Yves Montand a, lui aussi, envisagé l’aventure présidentielle, porté par le succès de son émission « Vive la crise ». Plus récemment, des figures comme Francis Lalanne ont annoncé leur intention de se présenter, sans succès jusqu’ici.
Une popularité inattendue
Selon un sondage Harris Interactive publié hier, 18 % des Français jugent crédible une candidature de Teddy Riner. Un score équivalent à celui d’Éric Zemmour ou Bernard Cazeneuve, et supérieur à celui de Jean-Luc Mélenchon (16 %). Il se place même juste derrière François Hollande (19 %), une performance notable pour un nom encore absent des radars politiques il y a peu.
Si la perspective d’un président judoka reste lointaine et hautement spéculative, elle n’en amuse pas moins certains observateurs : avec un chef de l’État aussi imposant, la République pourrait faire des économies de gardes du corps.


















