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Signé Giltay - Un taux de bactéries dangereuses trop important: les eaux de la Seine non conformes à 107 jours de JO de Paris

À Paris, la qualité des eaux de la Seine revient au devant de la scène. 107 jours avant le début des Jeux Olympiques, la qualité de l'eau du fleuve est toujours impropre à la baignade. Or, deux compétitions importantes doivent se dérouler en eaux libres et les athlètes s'inquiètent. 

C'est une ONG, la fondation Surfrider, qui a jeté le pavé dans mare : depuis septembre 2023, elle effectue, deux fois par mois, des prélèvements sous le célèbre pont Alexandre III, d'où s'élanceront les nageurs cet été. Or, les résultats sont mauvais : 12 des 14 prélèvements effectués révèlent une eau non conforme aux exigences des fédérations de natation et de triathlon. Le taux de bactéries dangereuses est trop important. Elle pourrait, d'après l'ONG, provoquer des gastro-entérites, des conjonctivites et même, en cas de plaies sur le corps, ouvrir la porte à des staphylocoques dorés. 

La préfecture de Paris a réagi en expliquant que cette mauvaise qualité des eaux était due aux fortes pluies de ces dernières semaines, des précipitations qui ne devraient pas se produire en été. Par ailleurs, les unités de désinfection des usines de traitement ne sont pas encore en fonctionnement et la construction du bassin de rétention des eaux usées ne sera terminée que durant avril. Mais les autorités l'assurent, tout sera prêt au moment des épreuves. 

On peut l'espérer, car il n'y a pas de plan B, juste un plan B' : la possibilité de reporter les épreuves de nage en eau libre et de triathlon de quelques jours, au cas où des pluies importantes se produiraient au moment des Jeux. 

En juillet dernier, 30 000 foyers parisiens déversaient encore leurs eaux usées directement dans le fleuve, de même que la plupart des péniches d'habitation ancrées le long des quais. C'est promis, d'ici juillet, tout le monde sera relié au tout-à-l'égout. 

La qualité de la Seine est un vieux débat qui ne date pas des Jeux olympiques. Déjà en 1990, le maire de Paris de l'époque, le futur président Jacques Chirac, avait promis de se baigner dans le fleuve. "D'ici trois ans, et devant témoin", avait-il assuré, mais il ne l'a jamais fait. Anne Hidalgo avait quant à elle promis une Seine totalement propre en 2016 ? C'était il y a huit ans, on l'attend toujours. 

En fait, la baignade est interdite dans la Seine depuis 1923. Et aujourd'hui, si vous tentez l'expérience, vous risquez, hormis les gastro-entérites, une amende de 15 euros. D'ailleurs, la préfecture a prévenu, même si l'eau sera considérée suffisamment propre pour les compétitions, il ne sera pas question de rétablir la baignade ouverte à tous. C'est un fameux défi que de rendre les eaux de la Seine tout à fait saines.
 

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