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Signé Giltay: vers la fin de la crise politique en France, un gouvernement a été proposé à l'Elysée

On va vers la fin de la crise politique en France. Le Premier ministre, Michel Barnier, a été reçu à l'Élysée hier soir pour proposer un gouvernement qu'il a déclaré "prêt à agir au service des Français". Un gouvernement de centre-droit qui ne reprendra que quelques ministres sortants. Son annonce officielle doit intervenir avant dimanche.

Le casting n'est pas encore tout à fait bouclé, mais on connaît déjà la composition politique de l'équipe Barnier. Elle comptera 38 membres, dont 16 ministres de plein exercice. 7 portefeuilles reviendraient aux macronistes, 3 aux républicains, 2 au MoDem de François Bayrou, 1 au parti d'Édouard Philippe (Horizons), 1 au centriste de l'UDI (Union des démocrates et indépendants), sans oublier deux maroquins attribués à une personnalité de divers droite et à une recrue de divers gauche, qui ne sera pas socialiste puisque le PS a refusé de participer au gouvernement.

Ce n'est pas tout à fait le gouvernement de l'arc républicain, de la droite à la gauche, mais il respecte en gros les équilibres de cette coalition minoritaire. Elle ne sera soutenue que par 235 députés sur 577, loin de la majorité absolue fixée à 289. Michel Barnier sera donc, dès le départ, à la merci d'une motion de censure, à condition qu'elle soit votée à la fois par le RN et le Nouveau Front Populaire (FNP).

Le Premier ministre se présentera à l'Assemblée nationale le 1er octobre, mais comme en France, le gouvernement procède uniquement du président, il n'y aura probablement pas de vote à l'issue de la déclaration de politique générale. Jean-Luc Mélenchon a déjà annoncé que son parti censurerait Michel Barnier, mais à lui seul, il n'y arrivera pas.

Côté ministre, rien d'extraordinaire, quelques macronistes subsistent, dont le ministre des Armées Sébastien Lecornu, qui conservera son portefeuille, et l'ex-ministre de l'Europe, le MoDem Jean-Noël Barrot, qui accédera aux affaires étrangères. Deux domaines qui constituent le précarré présidentiel. Les Républicains vont décrocher quelques départements importants, comme l'Intérieur, qui reviendrait à Bruno Retailleau, le président du groupe LR au Sénat. Il remplacera Gérald Darmanin, qui ne sera pas repris. Le chef des Républicains, Laurent Wauquiez, a refusé les finances, qui finalement reviendront au macroniste Antoine Armand, actuel président de la Commission des affaires économiques à l'Assemblée.

Je vous passe les autres noms des députés ou des sénateurs sérieux et expérimentés, mais pour la plupart inconnus du grand public, rien de bling bling dans cette équipe. À part peut-être Rachida Dati, dont le sort n'est toujours pas réglé, elle pourrait rester à la culture.

Ironie du sort, ce gouvernement qui scelle, de fait, l'alliance entre les macronistes et la droite républicaine ressemble en tout point à celui qui a essayé de constituer Emmanuel Macron lors de la précédente législature, sans jamais y parvenir. S'il avait réussi à l'époque, il n'y aurait pas eu de dissolution. Et la France se serait épargnée un beau... désordre.

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