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"Le cauchemar de De Wever prend doucement forme": ce que révèle vraiment l'interview 100 jours du Premier ministre

Martin Buxant décrypte les déclarations chocs de Bart De Wever, révélatrices des tensions et fragilités au sommet de l'État.

Que faut-il conclure de l’interview spéciale "100 jours" accordée par le Premier ministre Bart De Wever à RTL info ? Plusieurs déclarations marquantes y ont été relevées, notamment sur le budget, la politique internationale et la situation à Bruxelles.

Sur le plan budgétaire, le constat est sévère. Pour Martin Buxant, les propos de De Wever "traduisent une seule chose" : "Le Premier ministre n’y arrive pas, son équation budgétaire ne tient pas la route". La Banque nationale elle-même estime que les mesures actuellement sur la table ne permettront pas à la Belgique de retrouver l’équilibre. "Il faut faire plus ou faire autrement, mais De Wever n’a pas encore trouvé la formule", souligne-t-il. L’effort supplémentaire exigé pour la Défense plombe encore davantage les comptes publics. Pour toutes ces raisons, "le cauchemar de De Wever prend doucement forme : être encore un moins bon élève que De Croo et sa Vivaldi."

Sur le dossier international, "l'épine dans le pied du Premier ministre", la pression monte au sein de la coalition. Les partis de gauche et du centre – Vooruit, le CD&V, mais aussi Les Engagés – demandent un geste fort : la reconnaissance de l’État palestinien. Or, le Premier ministre, qui a toujours été plutôt pro-israélien, temporise. Il affirme qu’aucune reconnaissance ne peut avoir lieu tant que le Hamas reste au pouvoir. Une ligne difficile à tenir, selon Buxant : "Franchement, c’est une position difficilement tenable, notamment vu la catastrophe humanitaire en cours à Gaza." Le journaliste note que même dans le camp libéral, des voix s’élèvent en faveur de la reconnaissance, comme celle du ministre de l’Intérieur Bernard Quintin. "Le Proche-Orient, c’est chaud pour l’équipe De Wever", commente Martin Buxant.

Mais c’est sur Bruxelles que Bart De Wever a largué une bombe politique : la potentielle mise sous tutelle de la Région par le fédéral. Une sortie qui a provoqué l’ire du PS et d’Ecolo. Martin Buxant observe qu’une fracture s’est désormais ouverte en grand dans la capitale : "Une fracture béante entre, d’un côté, le camp du Premier ministre et du président du MR Georges-Louis Bouchez, et de l’autre, les partis de gauche PS, PTB et Ecolo." Et de conclure : "Les déclarations de De Wever ont contribué à une chose : rapprocher ces trois partis et les inciter à former un gouvernement de gauche radicale pour la capitale de notre pays."

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