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Ce navire suspect, posé au large des côtes françaises, près de la Bretagne, est un pétrolier de 244 mètres, qui a l’art de changer de nom et de pavillon. Hier, il s’appelait le « Pushpa ». Aujourd’hui, il se nomme le « Boracay », immatriculé officiellement au Bénin.
Seulement, son origine russe ne fait que peu de doute. Parti du port de Primorsk le 20 septembre dernier, en direction de l’Inde, il a soudain dévié de sa trajectoire pour se fixer près de Saint-Nazaire : depuis, il fait des ronds dans l’eau à proximité du parc éolien.
La gendarmerie maritime vient d’arraisonner à la demande des autorités judiciaires. « Une enquête est ouverte pour défaut de justification de la nationalité du navire, du pavillon et refus d’obtempérer », a expliqué Stéphane Kellenberger, procureur de Brest.
L’intervention se déroule en plein sommet européen à Copenhague, placée sous haute sécurité : la Russie, ses menaces et sa flotte fantôme sont au cœur des discussions. Le pétrolier mobilisé à Saint-Nazaire figure sur la liste des bâtiments visés par les sanctions européennes. « Il y a eu des fautes très importantes qui ont été commises par cet équipage. Ça manifeste la présence et la réalité d’un phénomène qu’on décrit, qu’on dénonce depuis longtemps, qui fait partie des sanctions que nous prenons : c’est la lutte contre ces fameuses flottes fantômes, qui représentent des dizaines de milliards d’euros pour le budget de la Russie », détaillait Emmanuel Macron.
Le tanker apparaît aussi dans l’enquête menée par le Danemark sur le survol des drones au-dessus de l’aéroport de Copenhague, le 22 septembre dernier. Il est soupçonné d’avoir servi de plateforme de lancement pour les drones. Des militaires français viennent de monter, ce mercredi après-midi, à bord, pour un contrôle.


















