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Une criminalité hyperviolente à la vue de tous: un type de personnes de plus en plus ciblé par des tentatives d'enlèvements

En France, après une nouvelle tentative de kidnapping la semaine dernière, une dizaine de crypto-entrepreneurs ont décidé de renforcer leur sécurité personnelle et professionnelle. Entre hypervigilance, protection policière et garde rapprochée, ils vivent désormais dans la peur d'une criminalité d'un nouveau genre, mais hyperviolente.. et dont a majorité des Français ignorait l'existence jusqu'à ces derniers mois.

Vous avez certainement vu ces images violentes, tournées le 13 mai dernier rue Pache, dans le 11e arrondissement de Paris. Une tentative d’enlèvement en plein jour. Une jeune femme enceinte de huit mois venait déposer son enfant à l’école. Quatre hommes cagoulés l’agressent, la traînent par terre et tentent de la faire monter de force dans une camionnette. Son compagnon s’interpose : il sera grièvement blessé à la tête.

Heureusement, des riverains interviennent. L’un d’eux, armé d’un extincteur, réussit à faire fuir les ravisseurs. On apprendra plus tard que la victime est la fille d’un important entrepreneur dans le secteur des crypto-monnaies. Les agresseurs espéraient visiblement réclamer une rançon.

Ce matin, Libération recense plusieurs agressions similaires survenues en France depuis le début de l’année. Début janvier, le père d’un influenceur installé à Dubaï est séquestré, roué de coups et aspergé d’essence, près du Mans. Vingt jours plus tard, David Balland et son épouse sont kidnappés pendant près de 48 heures. Libéré par le GIGN, ce cofondateur d’une société de portefeuilles numériques y laissera un doigt, tranché par les ravisseurs. Début mai, c’est à Paris qu’un autre enlèvement a lieu : le père d’un crypto-millionnaire est enlevé, lui aussi mutilé.

Le scénario est toujours le même : les truands menacent ou mutilent leurs victimes et réclament des rançons en crypto-monnaie, souvent l’équivalent de plusieurs millions d’euros.

L’histoire du doigt tranché rappelle immanquablement le rapt du baron Empain en 1978. Mais les temps ont changé : le baron belge était un industriel classique, héritier d’une grande famille ayant notamment financé la construction du métro parisien. Cette fois, on parle d’un monde nouveau : celui du virtuel, de la crypto-monnaie. Et de criminels jeunes, souvent originaires de province, accros aux réseaux sociaux, et usant de méthodes dignes des pires mafias. Rien à voir avec les "papys braqueurs" jugés récemment pour le vol des bijoux de Kim Kardashian.

Ce monde n’est plus aussi souterrain qu’on pourrait le croire : 10 % des Français détiendraient aujourd’hui des crypto-monnaies. Or là où il y a de l’argent... il y a des voleurs.

Après ces agressions, les millionnaires du Bitcoin ont compris qu’ils étaient devenus des cibles. Certains bénéficient désormais d’une protection policière, d’autres ont embauché des gardes du corps. Ils ont aussi sécurisé l’accès à leurs fonds : retraits soumis à plusieurs codes et signatures, mesures d’authentification renforcées. Et surtout, ils disparaissent.

Effacement des traces personnelles sur internet par des sociétés spécialisées, déménagement, voiture de luxe remplacée par un modèle discret. Car crypto, en grec, signifie "caché". Et eux l’ont bien compris : pour vivre heureux, vivons cachés.

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