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133 cardinaux électeurs se réuniront prochainement pour choisir un nouveau pape. Aucun d’entre eux n’est une femme, une situation qui soulève à nouveau la question de la place des femmes dans la hiérarchie de l’Église catholique.
133 cardinaux de moins de 80 ans vont se réunir durant plusieurs jours sans doute pour élire le successeur du pape François. 133 et non 135, car deux cardinaux se sont retirés pour raison de santé.
Et parmi tous ces cardinaux électeurs… aucune femme. Pourquoi ?
Nous sommes en 2025, et malgré quelques avancées permises par le pape François, il n’y a toujours aucune cardinale.
L’élection du nouveau pape reste encadrée par un protocole strict, en place depuis le XIᵉ siècle. Pas de laïcs, pas de diacres, pas de simples prêtres ni d’évêques : seuls les cardinaux ordonnés peuvent participer au conclave. Une manière, à l’origine, d’éviter que des logiques purement politiques n’interfèrent dans le choix du souverain pontife.
Les cardinaux constituent le clergé le plus proche du pape, il s'agit, en quelque sorte, du gouvernement de l'Église. Le pouvoir appartient à ceux qui sont "ordonnés" et seuls les hommes reçoivent l'ordination. Le système est clair, mais peut-être un peu "verrouillé" diront certains ou certaines.
Le pape François, de son vivant, a toutefois nommé plusieurs femmes à des postes importants. Il a notamment nommé une religieuse préfète du Dicastère pour la vie consacrée dans l'Église. Sœur Simona Brambilla est devenue la première femme à occuper ce poste au Vatican, début janvier. Elle en assurait déjà le secrétariat depuis 2023. Une autre religieuse a aussi été nommée à la tête du gouvernorat de l’État de la Cité du Vatican.
Dans les différents pays, des femmes occupent des rôles d’autorité : professeures de théologie ou de droit canonique, responsables d’établissements scolaires ou hospitaliers. En Belgique, on peut citer Martine Abeloos, directrice générale de la Basilique de Koekelberg, la cinquième plus grande église catholique au monde. Mais ces rôles, bien qu’importants, restent secondaires dans la hiérarchie ecclésiastique.
Serait-il possible d'envisager des femmes cardinales un jour? C'est tout le débat.
Autrefois, les cardinaux n'étaient pas forcément des prêtres et tous ne s'étaient pas engagés au célibat. Ce n'est que depuis 1983 que les cardinaux doivent être des évêques. C'est Christine Pedotti, la rédactrice en chef de la revue "Témoignage chrétien" qui le rappelait hier dans La Libre Belgique.
Elle propose deux pistes : soit une réforme en profondeur permettant d’ordonner des femmes, soit une adaptation des règles pour intégrer des femmes non ordonnées au sein du collège cardinalice, en tant que conseillères à part entière, y compris dans le processus d’élection.
Mais le pape François n'y était pas favorable. Il n'a rien inscrit non plus de nouveau sur le rôle des femmes dans l'Église dans les textes fondamentaux. Reste à savoir si son successeur sera plus ouvert à cette idée.


















