Accueil Actu Monde International

C’est quoi le « double effet Kiss Cool » ? Ce paradoxe qui n’est pourtant pas une bonne nouvelle

Par RTLinfo avec Belga
L’augmentation des incendies dans les forêts boréales pourrait ralentir le réchauffement climatique, révèle une étude réalisée par une chercheuse de l’UCLouvain, en collaboration avec des chercheurs de l’université de Washington. Un paradoxe qui n’est toutefois pas à proprement parler une bonne nouvelle.

Le réchauffement climatique est responsable d’une hausse des incendies de forêt, et notamment des forêts du Grand Nord. Or, et c’est un paradoxe, ces feux contribueraient à ralentir considérablement le réchauffement climatique.

L’étude, qui est le fruit d’une collaboration entre Patricia DeRepentigny, chercheuse au Earth and Life Institute de l’UCLouvain, et des scientifiques de l’Université de Washington, montre en effet qu’en tenant compte d’une intensification future des incendies dans les forêts boréales, comme celles du Canada et de Sibérie, suivant les tendances actuelles, le réchauffement climatique pourrait être réduit de 12 % au niveau mondial et de 38 % dans l’Arctique d’ici 2060.

Comment cela est-il possible ? Les fumées de ces incendies contiennent des aérosols qui éclaircissent les nuages et réfléchissent la lumière du soleil, ce qui refroidit l’atmosphère en été et ralentit la fonte de la banquise arctique. Cela se produit malgré les effets de réchauffement des incendies eux-mêmes, dus à des facteurs tels que la suie qui tombe sur la glace.

L’augmentation des feux de forêts boréales, jusque-là ignorée dans les modèles climatiques actuels, pourrait ainsi modifier les projections futures relatives au réchauffement climatique.

Pour autant, cette découverte n’a rien de réjouissant. Ce refroidissement inattendu ne compense pas les nombreux effets néfastes des incendies, comme les risques pour la santé, les conséquences négatives sur la biodiversité ainsi que le carbone libéré par les forêts brûlées, qui lui-même alimente l’effet de serre responsable du réchauffement climatique.

De plus, si les incendies de forêts continuent de progresser, la tendance pourrait s’inverser, avertissent les chercheurs.

Pas de bonne nouvelle donc mais bien une nouvelle pièce essentielle au vaste et complexe puzzle du dérèglement climatique.

Contenus sponsorisés

À la une

Les plus lus