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En plein cessez-le-feu, Israël lance une frappe aérienne meurtrière contre Gaza

Israël a mené ce dimanche une frappe meurtrière dans la bande de Gaza, minant un accord de cessez-le-feu déjà chancelant avec le Hamas, avant de nouvelles négociations indirectes à Doha sur les modalités de la poursuite de la trêve.
 

Après plusieurs réunions au Caire avec le chef des services du renseignement égyptien Hassan Rashad, une délégation du Hamas menée par Mohammed Darwish s'est rendue dimanche à Doha, a dit un responsable du mouvement islamiste palestinien.

Israël a annoncé de son côté l'envoi lundi d'une délégation à Doha, à "l'invitation des médiateurs soutenus par les Etats-Unis", afin de "faire avancer les négociations". Selon des médias locaux, le cabinet de sécurité doit établir dimanche le cadre du mandat de cette délégation.

Dans ce contexte de crise, l'armée israélienne a annoncé une frappe aérienne contre des combattants palestiniens qui "tentaient de cacher un engin explosif dans le sol dans le nord de Gaza". Un nombre indéterminé de "terroristes" ont été tués, selon elle.

Arraché par les médiateurs - Etats-Unis, Qatar, Egypte - après des mois de négociations ardues, l'accord de trêve est entré en vigueur le 19 janvier après 15 mois d'une guerre dévastatrice à Gaza, déclenchée par une attaque d'une violence sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023.

La première phase de l'accord, durant laquelle le Hamas a rendu 33 otages israéliens, dont huit morts, enlevés lors de l'attaque du 7-Octobre, et Israël a libéré environ 1.800 détenus palestiniens, s'est achevée le 1er mars.

Les désaccords entre les protagonistes portent sur le lancement des négociations sur l'application de la deuxième phase qui prévoit selon le Hamas un cessez-le-feu permanent, le retrait complet israélien de Gaza et la libération des otages encore retenus, une soixantaine dont plus de la moitié seraient morts selon l'armée israélienne.

Au Caire, les négociateurs du Hamas ont souligné "la nécessité de respecter tous les termes de l'accord, d'entamer directement les négociations pour la deuxième phase", a indiqué dimanche le mouvement dans un communiqué.

Réunion du cabinet de sécurité 

"Nous exhortons les médiateurs en Egypte et au Qatar, ainsi que l'administration américaine à veiller à ce que l'occupant respecte l'accord, autorise l'entrée de l'aide humanitaire et procède à la deuxième phase selon les conditions convenues", a déclaré le porte-parole du Hamas, Hazem Qassem.

Ces conditions, a-t-il détaillé, comprennent un échange des otages contre des prisonniers palestiniens, "un retrait complet de Gaza, un cessez-le-feu permanent et complet, des garanties contre un retour (de l'armée israélienne à Gaza), la réouverture des points de passage et la levée du blocus".

Israël souhaite une extension de la première phase du cessez-le-feu jusqu'à la mi-avril. Il réclame la "démilitarisation totale" du territoire, le départ du Hamas de Gaza et le retour des derniers otages avant de passer à la deuxième phase.

Le Hamas, qui insiste pour rester à Gaza où il a pris le pouvoir en 2007, réclame des négociations immédiates pour appliquer la deuxième phase. Face à la position du Hamas, l'armée israélienne, qui contrôle les points de passage avec Gaza, a bloqué l'entrée de l'aide humanitaire vitale pour les quelque 2,4 millions d'habitants assiégés par Israël depuis 17 mois.

"La fermeture des points de passage menace la vie des malades à Gaza. Il y a une pénurie grave de médicaments, de respirateurs artificiels, de générateurs et d'oxygène", a affirmé un porte-parole du ministère de la Santé, Khalil Al-Dakran.

 

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