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On en parle peu en Europe, mais cette alternative à l’équilibre établi après la seconde guerre mondiale, est née dès 2001. Cette année-là Pékin lançait l’OSC l’Organisation de coopération de Shanghaï, avec pour objectif de contrebalancer l’influence occidentale en Asie. Petit à petit, l’oiseau fait son nid… et aujourd’hui l’OSC rassemble 26 pays, représente un quart du PIB mondial et près de 50 % de la population.
Avec les deux géants, l’Inde et la Chine qui comptent chacune 1,4 milliard d’habitants. New Delhi s’est récemment rapprochée de Pékin, après la décision des Américains d’imposer à l’Inde 50 % de droits de douane. Pour autant Narendra Modi, le Premier ministre indien, n’assistera pas à l’apothéose de ce sommet, le grand défilé militaire qui marquera le 3 septembre, les 80 ans de la reddition du Japon. Les tensions frontalières entre les deux États demeurent vives dans l’Himalaya, mais le dégel est en cours.
Russie-Chine, un duo « mûr »
En revanche tous les grands dirigeants de cette autre mondialisation seront à la tribune : le président turc, Erdogan, son homologue iranien, Massoud Pezeshkian, le dirigeant suprême nord-coréen, Kim Jong-un, et bien sûr Vladimir Poutine qui a démarré hier une visite de quatre jours dans l’empire du milieu. On est bien loin de la rencontre d’Anchorage, en Alaska, avec Donald Trump, il y a deux semaines à peine.
Les relations entre la Chine et la Russie sont aujourd’hui « les plus stables » et « les plus mûres stratégiquement » entre grandes puissances, a déclaré Xi Jinping à la veille de leur nouvelle rencontre. Il a vu Poutine plus d’une quarantaine de fois, et Xi s’est rendu à Moscou le 9 mai pour assister à la « parade de la victoire ». Car cette alliance économique est aussi une alliance militaire.
L’on verra le 3 septembre l’armée chinoise et ses uniformes taillés au cordeau, défiler de son impressionnant pas d’automates et surtout présenter ses armes les plus sophistiquées. Une démonstration de force qui aura pour but d’impressionner Taïwan et donc Washington.
Et pendant que l’administration américaine, refuse un visa à la délégation palestinienne pour se rendre à l’assemblée générale de l’ONU à New York, infligeant un affront à l’organisation internationale, son secrétaire général Antonio Guterres sera lui aussi à Pékin, confirmant de manière symbolique que le monde est peut-être en train de changer de base.
En occident on aime à se rassurer en affirmant que le rapprochement entre Moscou et Pékin c’est le mariage de la carpe et du lapin… Dans ce cas, bien sûr ça ne devrait pas nous effrayer. Sauf qu’il s‘agit de l’Ours et du Dragon !


















