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Le procès pénal de Sean Combs, alias P. Diddy, s’ouvre ce lundi à New York. Le célèbre producteur est accusé de faits graves, parmi lesquels trafic sexuel, proxénétisme, enlèvement, corruption et violences. Il plaide non-coupable.
L’image de P. Diddy, longtemps auréolé de gloire dans l’univers du hip-hop américain, s’effondre brutalement. Ce lundi, le producteur de 55 ans comparaît devant le tribunal fédéral de New York pour une série de chefs d'accusation d’une extrême gravité. Il risque la prison à vie.
L’affaire remonte à l’automne 2023, lorsqu’une première plainte au civil est déposée par la chanteuse Cassie, ex-compagne de Sean Combs. Elle l'accuse de viol et de violences physiques entre 2005 et 2018. L’affaire est rapidement close par un accord à l’amiable. Mais cette plainte agit comme un déclencheur : dans les semaines qui suivent, de nombreuses autres accusations émergent.
Une vague d'accusations
Grâce à une loi temporaire de l’État de New York, qui autorisait durant un an le dépôt de plaintes civiles pour des faits de violences sexuelles même prescrits, les témoignages se multiplient. Les faits évoqués remontent pour beaucoup aux années 1990 et 2000, période où P. Diddy était à la tête d’un empire musical florissant. Fondateur d’un label influent, il avait alors produit des stars comme Notorious B.I.G., Mariah Carey ou Jennifer Lopez.
Les récits des plaignants dressent un tableau sombre. Ils évoquent des femmes et des hommes drogués, poussés à consommer de l’alcool, puis abusés sexuellement par l’artiste, parfois contraints à avoir des relations avec d’autres hommes. Plusieurs témoignages parlent de sévices filmés, et de soirées orgiaques baptisées "Freak Offs", organisées dans la résidence californienne du rappeur.
Une instruction élargie au pénal
En septembre 2024, P. Diddy est arrêté à Manhattan pour trafic sexuel et extorsion. Le parquet estime qu’il a utilisé les ressources de son empire médiatique et musical pour asseoir un système d’exploitation organisé et violent.
À ce jour, 120 personnes ont engagé des poursuites civiles contre lui, dont une vingtaine de mineurs au moment des faits présumés. L’onde de choc touche toute l’industrie musicale, longtemps restée en marge du mouvement #MeToo. Une plainte visant le rappeur Jay Z, brièvement mise en lumière, a finalement été abandonnée.
Le procès pénal s’ouvre par la sélection du jury, une étape qui devrait durer une semaine. P. Diddy a plaidé non-coupable pour l’ensemble des charges et maintient que toutes ses relations étaient consenties. Sa défense devrait s’appuyer sur son mode de vie "échangiste" pour tenter d’expliquer les témoignages.
