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Originaire de Guinée, le cardinal Robert Sarah, 79 ans, est considéré comme l'un des "papabili", ces favoris à la succession du pape François. Son élection pourrait marquer un tournant pour l'Église catholique, renouant avec une vision plus conservatrice. Mais qui est vraiment ce prêtre africain au parcours singulier ?
Né le 15 juin 1945 à Ourous, en Guinée, Robert Sarah s’impose comme l'une des figures majeures du clergé catholique contemporain. Dès ses premiers pas dans l'Église, il se distingue par son sérieux et son dévouement. Ses origines guinéennes jouent un rôle central dans son parcours, contribuant à faire de lui l'un des cardinaux africains les plus influents au sein de la curie romaine.
Son ascension est rapide, portée par ses talents de théologien et son engagement sans faille pour la liturgie traditionnelle. Défenseur fervent des rites anciens, il devient une voix incontournable du courant conservateur au Vatican. De quoi en faire un candidat sérieux à la succession du pape François et ainsi, voir le premier pape noir de l'histoire de l'Eglise catholique. À moins que, justement, ses positions conservatrices lui jouent des tours.
Une figure du conservatisme catholique
Le cardinal Sarah n’a jamais dissimulé sa vision conservatrice de l’Église. Profondément attaché aux enseignements traditionnels du christianisme, il s’oppose ouvertement aux réformes portées par les courants progressistes, notamment celles introduites sous le pontificat de François.
Sa proximité avec les milieux conservateurs est assumée. Il se montre très critique envers ce qu’il considère comme des dérives modernistes, dénonçant la perte de la sacralité de la liturgie et la dilution des enseignements traditionnels.
Par ailleurs, Robert Sarah défend avec vigueur la doctrine sociale de l’Église, notamment en ce qui concerne la famille traditionnelle, l’opposition à l’avortement et à l’euthanasie. Des positions fermes qui en font un leader respecté parmi les catholiques conservateurs, tant en Europe qu’en Amérique du Nord.
Un profil qui divise au sein du conclave
Mais cette posture conservatrice pourrait aussi constituer un frein à son élection. Le prochain conclave, marqué par une Église engagée dans le dialogue et les réformes sous François, pourrait privilégier un profil plus ouvert et pastoral. La direction prise par l’institution semble s’éloigner de la ligne stricte que représente Robert Sarah.
Cependant, dans un contexte où l’Église traverse des tensions internes – sur la gestion des scandales, la liturgie ou encore la place de la famille – certains cardinaux pourraient voir en lui une figure de stabilité et de rigueur doctrinale, un rempart contre les divisions.
L’élection d’un pape demeure toujours incertaine, mêlant dynamiques spirituelles et politiques propres à chaque conclave. Reste à savoir si Robert Sarah, figure du conservatisme catholique, saura rassembler au-delà de son camp.
18 cardinaux africains
S'il est perçu par certains comme un candidat sérieux à la succession du pape François, Robert Sarah n'est pas le seul cardinal africain à se démarquer. Parmi les favoris, Fridolin Ambongo, originaire de République démocratique du Congo,et Peter Turkson du Ghana font partie des figures influentes. Au total, parmi les 135 cardinaux électeurs, 18 viennent du continent africain.



















