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La solution dite à deux États remonte aux accords d’Oslo et à la « Déclaration de principes », signée à Washington le 13 septembre 1993, par Yitzhak Rabin, Yasser Arafat et Bill Clinton. Elle prévoyait la création d‘une autorité palestinienne provisoire pour une durée de cinq ans. Le temps de négocier un règlement définitif sous l’égide de l’ONU.
Hélas, cet accord a fait « pschitt ». À l’époque, l’espoir était grand… depuis il s‘est évanoui. La Palestine – morcelée en deux entités : Gaza et la Cisjordanie – ressemble de moins en moins à un État viable. La bande de Gaza, 365 km2, soit 1 % de la Belgique, et peuplée de deux millions d’habitants, n’est plus qu’un champ de ruine. Détruite par les représailles impitoyables d’Israël après le massacre du 7 Octobre 2023.
Quant à la Cisjordanie, 3 millions d’habitants sur 5600 km2, un sixième de la Belgique, c’est une peau de léopard où des îlots palestiniens cohabitent séparés par les zones militaires et les colonies israéliennes.
Hier en réagissant à la vague de reconnaissance de la Palestine, le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, a affirmé que son pays devait annexer la Cisjordanie, et démanteler l’autorité palestinienne. On est donc bien loin de la solution à deux États.
Alors à quoi bon reconnaître une Palestine fantôme ? Tout d’abord parce que ça va changer beaucoup de choses sur les plans juridiques et diplomatiques. Des centaines de milliers de Palestiniens vont désormais porter un passeport reconnu par quatre membres permanents du Conseil de sécurité et trois États du G7. C’est une protection internationale.
Ensuite, cela va donner de l’importance au plan d’action confié par l’ONU à la France et à l’Arabie saoudite pour obtenir un cessez-le-feu à Gaza et le « déploiement d’une mission internationale de stabilisation temporaire ».
Des échanges sont en cours, à plusieurs niveaux, sur des engagements chiffrés, notamment des pays arabes en termes financiers et humains. Bien sûr sans l’approbation des États-Unis et d’Israël, cette vague de reconnaissance n’est qu’un symbole. Mais les symboles ça compte. Même si ça paraît illusoire, il faut travailler à un accord de paix. Car ce serait une folie de croire que l’avenir du Proche Orient et du monde, peut se construire sur une guerre perpétuelle.

















